Choose France, vitrine de l’attractivité de la France… et de ses territoires

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Journée de fête pour Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie. La 7e édition du sommet Choose France a ouvert ses portes ce 13 mai à Versailles (78), avec enthousiasme et optimisme de la part du ministre. Il a compté “200 usines ou extensions d’usines nettes supplémentaires en plus” en dépit du fait que les trois quarts sont des extensions de sites déjà existants. Le sommet Choose France, qui réunit 180 patrons internationaux sur invitation du Président Emmanuel Macron, promet de donner encore plus de lumière à l’attraction française vantée par Roland Lescure. L’exécutif annonce 56 nouveaux projets, contre 28 l’an dernier, promettant des investissements de 15 milliards d’euros, par rapport à 13 l’année précédente, avec la perspective de créer 10 000 emplois.

Cependant, la réindustrialisation reste inégale et fragile malgré l’encouragement de ces chiffres. En mars dernier, la Direction générale des entreprises a mentionné dans un baromètre industriel de l’État que deux régions – Auvergne Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine – détiennent plus de la moitié des ouvertures et extensions répertoriées en 2023. Malheureusement, malgré les efforts des acteurs locaux et les annonces de gigafactories à Dunkerque ou Valenciennes, le Nord reste une région où les usines ferment plus souvent qu’elles ne sont ouvertes.

“Les grands projets industriels dévoilés à Choose France relèvent surtout d’une stratégie d’attractivité, insuffisante à relancer à elle seule un secteur d’activité qui a perdu près de deux millions d’emplois en moins de trois décennies.”

En effet, l’attractivité économique d’un département n’est pas nécessairement corrélée à sa performance globale en termes de création d’emplois, comme l’a confirmé David Cousquer, fondateur et gérant du cabinet en expertise économique Trendeo. Pour Olivier Lluansi, en charge d’un rapport sur l’avenir de nos politiques industrielles pour Bercy, atteindre l’objectif du gouvernement de porter la part de l’industrie dans le PIB de 10% actuel à 15% d’ici 2035 nécessite des efforts supplémentaires. Il faut notamment augmenter la production d’énergie décarbonée, former davantage de main-d’œuvre qualifiée, un minimum de protection via le «made in France», la commande publique et surtout le territoire.

L’an dernier, avec l’ancien délégué aux Territoires d’industrie Guillaume Basset, l’expert a tenté d’évaluer le potentiel de développement économique industriel provenant des entreprises industrielles déjà implantées dans un territoire. Ils ont découvert un potentiel de 450 000 créations d’emplois réparties dans 15 000 projets dont “65% passent sous le radar des acteurs publics”. Cela souligne le potentiel énorme sous-exploité de nos régions.

En revanche, loin du glamour de Versailles, la présidente de la région Bourgogne-Franche Comté, Marie-Guite Dufay, signera un pacte avec le président d’Intercommunalité de France, Sébastien Martin, et une vingtaine de présidents d’intercos de la région en faveur de la réindustrialisation. Cette signature, qui aura lieu dans la salle Edgar Faure de l’hôtel de ville de Dole, est moins spectaculaire que le château de Versailles, mais pourrait se révéler tout aussi efficace.

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