Roman Yampolskiy, chercheur en sécurité IA à l’Université de Louisville, ne fait clairement pas dans la demi-mesure. Dans une récente interview sur le podcast “The Diary of a CEO” avec Steven Bartlett, il a fait des déclarations aussi alarmantes qu’étrangement précises concernant l’avenir de l’intelligence artificielle. Selon lui, nous avons des chances presque certaines que l’IA nous extermine, avec des prédictions accompagnées de chiffres qui donneraient envie à n’importe qui de tout plaquer pour aller élever des escargots en Bourgogne.
Mais le tableau qu’il dresse ne s’arrête pas là. Yampolskiy estime également que 99% des emplois pourraient disparaître d’ici 2030. D’ici cinq ans, nous pourrions tous être frappés par cette vague de déshérence professionnelle, alors que les systèmes d’IA se perfectionnent à un rythme effréné. À ce rythme, le temps de faire une formation pour une reconversion professionnelle, il pourrait déjà être trop tard pour la majorité des travailleurs.
Yampolskiy avertit que même les créateurs de technologies IA n’échapperont pas aux conséquences de leurs créations.
Ironiquement, même Elon Musk, connu pour ses craintes concernant l’intelligence artificielle, trouve que Yampolskiy exagère. Musk évalue la probabilité de destruction par l’IA à seulement 10 à 20 %, tandis que Yampolskiy qualifie cette estimation de conservatrice. En ce moment, lorsque Musk est perçu comme le plus modéré sur le sujet, on se demande bien dans quelle ligne temporelle nous nous situons.
Yampolskiy avance que les codeurs, les influenceurs, et même les emplois physiques seront remplacés par des robots. Par exemple, pourquoi se donner la peine d’embaucher des êtres humains pour faire des livraisons ou servir en caisse, alors qu’une IA ou un robot peut faire le travail pour une fraction du coût ? D’un autre côté, il propose une solution pour éviter que l’humanité ne s’auto-détruise : ne pas construire d’IA superintelligente. Cependant, cette suggestion sonne un peu comme une mesure préventive contre un accident de voiture en interdisant la voiture elle-même.
En somme, la vision de Yampolskiy semble composée de préoccupations sérieuses contre lesquelles nos personnalités politiques et technologiques devraient prêter davantage d’attention. Bien que je ne prenne pas toutes ses prédictions au sérieux, il est indéniable que son discours pousse à réfléchir sur notre chemin technologique. Bref, même si l’apocalypse aux mains des robots demeure incertaine, il serait peut-être bon de commencer à réfléchir à la manière dont nous voulons coexister avec ces technologies.
