Invité sur Europe 1, le ministre de l’Economie a contesté l’analyse du Medef sur le besoin massif de travailleurs étrangers. Selon Bruno Le Maire, la première priorité devrait être de mieux former les demandeurs d’emploi avant de faire appel à l’immigration. Cette perspective est mise en balance avec le point de vue du patronat qui s’interroge sur les conséquences économiques de la loi sur l’immigration adoptée récemment. Pour le Medef, le besoin en travailleurs étrangers va très vite devenir considérable.
Patrick Martin, président du Medef, souligne que “Ce ne sont pas les patrons qui demandent massivement de l’immigration, c’est l’économie”. En effet, selon l’organisation, “d’ici 2050, nous aurions besoin, sauf à réinventer notre modèle social, sauf à réinventer notre modèle économique, de 3,9 millions de salariés étrangers”.
Bruno Le Maire conteste vivement cette analyse. Sur Europe1/CNews, il a souligné que la solution réside dans la formation de ceux qui sont actuellement sans emploi ou connaissent des difficultés de qualification. “Formons ceux qui sont sur notre sol, qui n’ont pas de travail ou qui n’ont pas la bonne formation” a t-il ajouté.
“Formons et qualifions les chômeurs sur notre sol avant de faire appel à l’immigration. Je me méfie des solutions de facilité” – Bruno Le Maire.
Néanmoins, pour le président du Medef, la formation n’est qu’une partie de la solution. Selon lui, il faudra probablement faire appel à de la main-d’œuvre étrangère pour certains métiers en tension. Il souligne que “Il y a des métiers en tension où dans un premier temps, il faut faire venir les personnes éloignées de l’emploi. Il faut bien former les jeunes.”
En conclusion, le débat reste ouvert entre les deux visions. Le Medef souligne le défi démographique avec une population active en France qui va commencer à diminuer à partir de 2036, ce qui pose la question du financement des régimes sociaux. “Que va-t-on faire?” s’interroge le patron des patrons.