La dernière étude réalisée par Occurrence-Groupe Ifop et l’agence Epoka en collaboration avec VL Media et France Travail sur les “Entreprises préférées des étudiants et jeunes diplômés” laisse percevoir une tendance troublante chez cette population. Face à un avenir incertain, ces derniers semblent garder une forte emprise sur leurs attentes en matière d’emploi. Malgré un contexte économique incertain, la rémunération demeure l’élément décisif dans le choix d’une entreprise. Des observations confirmées par Alain Damond, directeur associé chez Epoka en charge de l’activité marque employeur, qui souligne que cette préférence s’est renforcée “depuis la fin du Covid”. Le salaire moyen espéré pour un premier poste, toutes formations confondues, est de 2.630 euros brut par mois.
Le rapport de force semble de plus en plus pencher en faveur des jeunes diplômés. “Ces trois dernières années ont été marquées par une augmentation significative des rémunérations, les entreprises se sont prises au jeu de la surenchère. Quand le pouvoir est entre les mains des jeunes diplômés, la rémunération demeure le critère de choix numéro un”, analyse Alain Damond. Cependant, il fait remarquer que la rémunération n’est pas le seul critère qui influe dans leur décision. Le respect et la transparence de l’entreprise sont également des facteurs importants. “Un manque de considération est la première raison de départ de l’entreprise”, souligne-t-il. “Les jeunes diplômés ne prennent plus les entreprises pour argent comptant. Entre le bouche-à-oreille, les réseaux sociaux et les sites spécialisés de notation des entreprises, ils comparent et ont conscience de l’écart qui peut parfois exister entre le discours et la réalité”. La “marque employeur” est donc plus que jamais un élément clé à prendre en compte pour attirer ces profils.
“Près d’un jeune sur deux utilise au moins une fois par jour l’IA” et les limitations imposées par certaines entreprises peuvent représenter un frein au recrutement. La formation à l’IA est également un critère de choix en progression. “Beaucoup d’entreprises sont encore à la traîne en la matière”, prédit l’expert.
Au-delà du salaire et du respect, d’autres exigences apparaissent. Le télétravail perd en importance tandis que la quête de sens et l’intérêt des missions occupent une place croissante. Les soft skills, ces compétences comportementales jugées indispensables en entreprise, sont par ailleurs plus valorisées que le prestige du diplôme pour réussir sa carrière. “C’est une population qui veut tout”, résume Alain Damond, tout en ajoutant que la confiance dans les entreprises tend à diminuer, notamment dans certains secteurs, du fait du contexte économique actuel. “La question, c’est le degré du retournement économique”, ajoute-t-il.
En ce qui concerne l’attractivité des employeurs issus des Grandes Écoles, peu de changements ont été observés. L’Oréal conserve sa première place, suivi de près par Google. Microsoft et LVMH arrivent à égalité en troisième position. “Il y a une prime aux grandes entreprises, qui bénéficient d’une image de marque forte, surtout dans des secteurs réputés pour leurs rémunérations attractives et leurs perspectives d’évolution”, commente Alain Damond. Parmi les entreprises les plus attractives par secteur, on retrouve Avril dans l’agriculture, Mercedes dans l’automobile, Danone dans l’alimentation, EY dans l’audit, BNP Paribas dans les banques, Capgemini dans les ESN, Decathlon dans le commerce spécialisé et Air France dans les transports.