Blocage du 10 septembre : que risque le salarié absent ?

Illustration générée par intelligence artificielle

Le mouvement « Bloquons tout » annoncé pour le 10 septembre 2025 suscite d’importantes inquiétudes quant à ses répercussions sur la vie économique et sociale. Les prévisions évoquent des blocages routiers, des transports à l’arrêt et des accès difficiles à plusieurs sites, entraînant de nombreux salariés à ne pas pouvoir rejoindre leur lieu de travail. Sur le plan juridique, la situation est complexe, car le Code du travail ne prévoit pas de régime spécifique pour les absences dues à un blocage extérieur.

Un salarié qui n’arrive pas à se rendre au travail à cause de l’absence de transport ou d’accès peut être considéré comme absent injustifié. Cette absence entraîne une retenue sur salaire proportionnelle au temps non travaillé. En effet, l’employeur n’est pas obligé de rémunérer une journée durant laquelle aucune prestation n’a été effectuée. De plus, une absence injustifiée répétée peut conduire à des sanctions disciplinaires, l’avertissement étant la mesure la plus courante.

Pour les salariés, informer et justifier leur absence sera crucial afin d’éviter toute sanction.

Pour les salariés qui choisissent de se déclarer grévistes dans des secteurs recouverts par un préavis syndical, leur absence est protégée par la loi. Cependant, ceux qui ne participent pas officiellement au mouvement face à un blocage extérieur courent des risques. Ainsi, il est essentiel que le salarié anticipe et communique rapidement avec son employeur. L’article L1222-1 du Code du travail rappelle le principe de loyauté dans l’exécution du contrat de travail, imposant de prévenir dès que l’on sait qu’on ne pourra pas se rendre au travail.

Certaines entreprises prévoient des alternatives pour atténuer les effets de telles absences. Le télétravail exceptionnel, si l’activité le permet, peut être envisagé. Par ailleurs, le salarié a la possibilité de poser une journée de congé payé ou de RTT, ce qui éviterait une perte de rémunération, sous réserve de l’accord de l’employeur. Certaines organisations permettent également la récupération des heures perdues, offrant ainsi des solutions concrètes aux employés.

Du côté des ressources humaines, il sera crucial de préparer adéquatement le blocage du 10 septembre. Une communication interne claire doit rappeler les règles applicables, notamment l’obligation de prévenir l’entreprise, le caractère non rémunéré des absences sauf recours à des congés, ainsi que les possibilités de solutions alternatives. Pour le salarié, le meilleur réflexe sera d’anticiper et de garder une trace écrite de ses échanges avec son manager afin d’éviter toute ambivalence quant à ses intentions.

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