La question du télétravail est de plus en plus sérieuse et est même devenue politique. En effet, Elon Musk avec l’appui de Donald Trump, qui lui a confié une mission consultative au gouvernement, veut mettre fin à tout travail à distance pour les employés fédéraux. Une opinion contestée par Curtis Sparrer, pionnier du télétravail qui rappelle :”Personne ne grandit en rêvant d’être un jour enchaîné à un bureau dans une entreprise”.
Ce dernier dénonce un retour au bureau forcé, qui représente, selon lui, un signe de manque de confiance de la part des dirigeants d’entreprises. Il insiste sur le fait qu’il n’est pas nécessaire de voir les gens pour s’assurer qu’ils accomplissent leurs tâches. Après la pandémie de Covid-19, l’organisation hybride, avec quelques jours en présentiel par semaine, semblait être la norme. Pourtant, des exceptions notables comme Goldman Sachs et Tesla ont rapidement imposé un retour en présentiel à temps plein.
“C’est vraiment décevant, j’avais l’impression qu’on faisait tellement de progrès, et que le télétravail devenait la norme dans le pays”, regrette Curtis Sparrer.
Chez Amazon, les ingénieurs et les employés administratifs sont retournés au bureau cinq jours par semaine depuis le début de cette année. Un sondage indique que plus de 90% d’entre eux ne sont pas satisfaits de cette mesure. Certains utilisateurs de Reddit ont même renoncé à postuler chez Amazon à cause de cette contrainte. La fin du télétravail va même jusqu’à provoquer des inquiétudes chez les employés de JPMorgan Chase, où une plateforme interne a dû être fermée suite à de nombreux commentaires d’employés préoccupés par les coûts du transport et la garde des enfants.
Au-delà des critiques, le télétravail a aussi des partisans comme Curtis Sparrer qui l’a adopté dès la création de son entreprise Bospar en 2015. Il n’hésite pas à énumérer les avantages de cette formule : égalité entre les employés, prévention des risques de harcèlement sexuel, moins de ragots, etc. Il estime également que le télétravail est un moyen efficace de réduire les émissions de gaz à effet de serre, sachant que la majorité des Américains vont au travail en voiture, et que les immeubles de bureaux sont des “cauchemars en termes de gaspillage d’énergie”.
En fin de compte, le télétravail est loin d’être abandonné par toutes les entreprises. Fin 2024, environ un tiers des entreprises américaines exigeaient une présence à plein temps, tandis que 38% appliquaient une approche hybride et moins de 30% laissaient leurs employés choisir leur lieu de travail. Des entreprises comme DrFirst attestent d’une amélioration significative de la qualité de vie et de la santé mentale ou physique de leurs employés en télétravail.