L’année 2024 a été complexe pour les cadres, notamment en matière de rémunération. Selon l’étude de rémunération 2024 menée par le cabinet Robert Walters, 48% des cadres s’attendaient à une augmentation de salaire cette année. Cependant, les résultats obtenus au premier trimestre indiquent une réalité bien différente. Parmi ceux qui ont effectivement bénéficié d’une augmentation, 45% se disent insatisfaits, une proportion significative qui démontre un décalage entre les attentes et la réalité du marché. Cette insatisfaction s’explique notamment par des augmentations jugées insuffisantes, en particulier face à une inflation dynamique.
Parmi les cadres qui ont reçu une augmentation, la majorité (78%) a vu son salaire augmenter de moins de 5%, un pourcentage qui reste insuffisant face à une inflation toujours croissante. Cette situation, après une année 2023 marquée par des augmentations salariales significatives, semble traduire une transition du marché de l’emploi vers une dynamique plus équilibrée, où les entreprises ont repris le contrôle après une période d’euphorie salariale. En effet, le nombre de cadres ayant reçu une augmentation salariale a diminué, passant de 68% en 2023 à seulement 45% en 2024, illustrant ainsi cette tendance à une rééquilibrage.
L’année 2024 pourrait bien marquer un tournant où les entreprises, face à une volatilité croissante des candidats, devront revisiter leurs stratégies de rétention et de recrutement.
Cependant, malgré ce climat d’insatisfaction généralisée, certaines fonctions ont été relativement épargnées, selon l’enquête. C’est le cas des cadres travaillant dans les ressources humaines qui ont été 73% à bénéficier d’une augmentation salariale. Ils sont ainsi les grands gagnants de cette année, suivis des secteurs de l’ingénierie (62%) et des achats et supply chain (57%). La prise de conscience du rôle stratégique de la fonction RH par les entreprises expliquerait cette situation privilégiée. Des efforts ont notamment été faits pour valoriser cette fonction, notamment à travers des augmentations salariales.
Cependant, même dans ces secteurs privilégiés, la question de la fidélisation des talents reste cruciale. L’enquête révèle que 68% des cadres ayant reçu une augmentation salariale inférieure à leurs attentes envisagent de changer d’emploi. Ce taux bien élevé démontre l’importance persistante de la rémunération comme facteur principal de satisfaction ou d’insatisfaction professionnelle. Les cadres semblent en effet de plus en plus opportunistes, souvent en quête de nouvelles opportunités dès que celles-ci se présentent.
