Afin de lutter contre ce qu’elle qualifie de maltraitance institutionnelle, l’association ATD Quart Monde a lancé une campagne de plaidoyer. La maltraitance institutionnelle, qui comprend le manque de moyen, la non prise en compte des besoins des personnes et la disparition du contact humain par l’incursion du numérique, affecte particulièrement les personnes vivant dans la pauvreté, privant ainsi ces dernières de leur dignité et empêchant leur accès aux droits fondamentaux.
Le constat de cette maltraitance a été dressé par ATD Quart Monde lors de la présentation d’un rapport à Paris le 19 septembre 2024. Ce rapport résulte d’une réflexion profonde menée avec les sujets concernés et des professionnels provenant des institutions censées être aidantes mais qui, paradoxalement, ont tendance à maltraiter.
En effet, en 2019, ATD Quart Monde avait collaboré avec l’Université d’Oxford pour une recherche axée sur les dimensions cachées de la pauvreté. De cette collaboration a découlé un travail de compréhension des causes et des mécanismes de cette maltraitance institutionnelle, entreprise avec des individus affectés par la pauvreté et des professionnels.
La maltraitance institutionnelle est une réalité aux multiples visages, autant de barrières qui entravent les usagers des services publics, plongeant un peu plus les personnes démunies dans une précarité difficilement surmontable.
Les causes de cette maltraitance institutionnelle sont diverses et variées, touchant de près divers aspects de la société contemporaine : des restrictions budgétaires impactant directement les institutions et services sociaux, un traitement superficiel des besoins des personnes touchées par la pauvreté et une place toujours grandissante du numérique au détriment du contact humain. Tous ces éléments affectent certes tous les usagers des services publics, mais leur effet est largement plus pernicieux sur les personnes les plus vulnérables.
ATD Quart Monde propose donc, à travers cette campagne, de changer le regard des travailleurs sociaux sur leur pratique professionnelle et de les inviter à reconsidérer leur positionnement à l’égard des individus en situation de pauvreté.