Le président Renaissance de la commission des Lois à l’Assemblée, Sacha Houlié, a exprimé ses réserves quant à la réduction de la durée d’indemnisation chômage envisagée par le gouvernement. Selon lui, une telle mesure serait plus une économie pour l’État qu’un moyen efficient de favoriser le retour à l’emploi. Cette position rejoint celle d’une partie de l’aile gauche de la majorité.
Sur le plateau du Grand Jury RTL/Le Figaro/M6, Sacha Houlié s’est interrogé sur les motivations réelles d’une telle décision : “‘Si nous réduisons la durée d’indemnisation, à quelles fins le faisons-nous ? Une mesure d’économie.” Il rappelle que l’exécutif a déjà réformé à deux reprises l’assurance chômage, en 2019 et en 2023, introduisant notamment une mesure de “contracyclicité” qui durcit ou assouplit les conditions d’indemnisation selon l’évolution du taux de chômage.
“A partir du moment où je constate que ce n’est pas le retour à l’emploi qui est la motivation, que ce sont des économies qui sont recherchées, je dis que ce n’est pas la bonne voie”, a déclaré Sacha Houlié.
Selon les déclarations du Premier ministre Gabriel Attal mercredi dernier, une réduction de “plusieurs mois” de la durée d’indemnisation est à l’étude, la durée actuelle étant de 18 mois pour les moins de 53 ans. Cette mesure semble bénéficier du soutien d’une majorité de Français selon les enquêtes d’opinion, bien que Sacha Houlié tente de nuancer : “Les Français sont toujours favorables à ce qu’on réduise les indemnités chômage jusqu’à ce qu’on se retrouve soi-même au chômage”.
La proposition du gouvernement suscite des inquiétudes au sein de la majorité, dont certains parlementaires craignent une précarisation accrue des plus fragiles. Clément Beaune, ancien ministre des Transports, s’est ainsi montré “prudent” face à cette nouvelle réforme sur franceinfo. Pour le président de la commission des Lois, le problème réside plutôt dans un “souci d’attractivité des métiers”, qui pourrait expliquer la persistance du chômage en France.