« Le télétravail est désormais un critère non négociable pour de nombreux candidats, structurant leur vie personnelle et professionnelle », souligne Justine Baronnet Fruges, Senior Manager chez Robert Walters. Alors que certaines entreprises imposent un retour au bureau, une enquête récente menée par le cabinet révèle des divergences d’approches en France. Près de 47% des recruteurs interrogent les candidats dès le premier entretien sur leur disposition à venir au bureau, et 30% prennent en compte la distance entre le domicile et le lieu de travail. Cette anticipation vise à réduire les délais des processus de recrutement, qui s’allongent, tout en évitant de perdre des talents à cause d’un décalage entre attentes et contraintes logistiques.
Pour les candidats, le télétravail reste une priorité. Beaucoup organisent leur quotidien en fonction de cet avantage. Ainsi, les recruteurs avertissent souvent en amont lorsqu’une entreprise ne propose pas de télétravail, conscients que cette information peut dissuader certains profils qualifiés. Si 4 entreprises sur 10 refusent les recrutements 100% à distance, 15% les envisagent, et 27% sont ouvertes selon les fonctions. Cependant, 17% ne le feraient qu’en cas de nécessité. Justine Baronnet Fruges insiste : « Une stratégie d’intégration solide est indispensable pour accompagner les collaborateurs à distance et préserver leur engagement. »
Malgré ses avantages, le télétravail pose des défis à surmonter et la recherche du bon équilibre entre flexibilité et collaboration en présentiel reste une priorité stratégique pour les entreprises.
Néanmoins, le télétravail n’est pas sans défis. Plus de la moitié des entreprises (54%) signalent un impact négatif sur la cohésion d’équipe, et 14% évoquent une baisse d’engagement. Malgré les débats sur un retour au bureau, la plupart des entreprises françaises maintiennent leurs pratiques actuelles en matière de télétravail. L’enquête récente de Robert Walters révèle que 72% des organisations n’ont effectué aucun changement quant au nombre de jours au bureau au cours des 12 derniers mois, et 23% ont même offert une à deux journées de télétravail supplémentaires à leurs collaborateurs.
Justine Baronnet Fruges, Senior Manager chez Robert Walters met en garde : « Si certaines entreprises s’interrogent sur l’impact du télétravail sur la productivité, elles savent aussi que revenir à 100% en présentiel pourrait être risqué. Dans un marché de l’emploi tendu, où les professionnels qualifiés sont fortement sollicités, le télétravail est souvent une exigence non négociable. Imposer un retour total au bureau peut entraîner des départs de collaborateurs et rendre l’entreprise moins attractive pour les talents. »
C’est pourquoi, devenir flexible en matière de télétravail semble être une réponse stratégique pour maintenir la performance et la satisfaction des équipes tout en restant attractif pour les candidats de qualité. Désormais, le télétravail est devenu un atout incontournable pour fidéliser les collaborateurs existants et attirer des profils rares.