Arrêts de travail : enfin une baisse durable ?

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Selon le baromètre 2024 du Groupe VYV, le taux d’absentéisme en entreprise semble enfin amorcer un recul. Avec une chute à 5,1 % en 2023, ce chiffre représente son plus bas niveau depuis le début de la crise sanitaire. La tendance se confirme en 2024, où le taux d’absentéisme reste stable à 5,2 %. Cette baisse s’avère d’autant plus encourageante qu’elle intervient dans un contexte sans vague épidémique majeure. Ainsi, 2024 retrouve une saisonnalité classique, avec un niveau d’arrêts élevé en hiver, mais sans les poussées soudaines observées pendant les années de Covid. Cela permet aux services des ressources humaines de mieux anticiper et organiser les remplacements ponctuels.

Une autre évolution positive à signaler est la diminution de la part des arrêts de travail de 4 à 30 jours. Ce recul soulage les collectifs de travail, souvent désorganisés par ces absences intermédiaires. Bien que la fréquence des arrêts reste stable, avec une moyenne d’1,8 arrêt par salarié sur l’année, il convient de noter que ce léger mieux n’efface pas la réalité : le taux d’absentéisme actuel (5,2 %) demeure bien supérieur à celui enregistré avant la crise, qui s’établissait à 4,4 % en 2019.

Malgré une stabilisation apparente, l’évolution vers des arrêts de longue durée alerte sur une fatigue persistante des salariés.

Un constat préoccupant ressort néanmoins de cette stabilisation : la durée moyenne des arrêts de travail continue d’augmenter, atteignant 39,5 jours en 2024, contre 38,1 jours l’année précédente. Tous les profils de salariés sont touchés, mais les plus de 55 ans sont particulièrement concernés, affichant un taux d’absentéisme qui dépasse largement la moyenne. Ce glissement vers des absences prolongées témoigne d’une fatigue persistante au sein du monde du travail. Les salariés semblent avoir du mal à récupérer, même en l’absence de pics épidémiques, ce qui pourrait indiquer des séquelles durables de la crise sanitaire.

Les arrêts très courts, d’une durée d’un à trois jours, sont également en forte augmentation, ce qui perturbe la continuité des missions. Bien que moins visibles, leur multiplication suggère une fragilité qui s’exprime de différentes manières selon les générations. Pour les plus jeunes, cette tendance peut traduire un besoin de coupure rapide, tandis que chez les plus expérimentés, elle peut annoncer un arrêt de travail plus long. En parallèle, la part des arrêts liés à un motif professionnel reste stable autour de 3 %, mais représente une minorité du taux global. La majorité des absences demeure ainsi liée à des causes ordinaires, soulignant l’importance des enjeux de prévention, de maintien dans l’emploi et d’aménagement des postes de travail dans les mois à venir.

Dans l’ensemble, ces données révèlent un tiraillement entre des signes d’amélioration et des problématiques persistantes. Bien qu’une stabilisation de l’absentéisme soit observée, les entreprises doivent redoubler d’efforts pour prévenir le recours à des arrêts prolongés et gérer l’impact des arrêts courts sur la dynamique de travail. Les ressources humaines ont un rôle clé à jouer pour favoriser un environnement de travail propice au bien-être et à la santé des salariés.

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