Que faire face à une boîte mail remplie de messages professionnels lorsqu’on est en arrêt maladie? Doit-on se sentir contraint de répondre à ces derniers, soit-ils de la part de collègues, de clients ou pire encore, de son supérieur hiérarchique? La réponse est simple: non. Pour l’avocate en droit social, Anne-Claire Chambas, la règle est claire: un salarié en arrêt maladie n’a “aucune obligation de répondre à un mail pendant son arrêt de travail, que ce soit d’un client, d’un collaborateur ou de son supérieur.”
Mais que se passe-t-il lorsque le message provient de la part d’un manager, et que celui-ci ne vise qu’à en savoir un peu plus sur l’état physique et psychologique du salarié en arrêt de travail? La situation change-t-elle? Toujours pas, selon l’expert de la santé au travail, Valentin Commarteau. “Si l’on est en arrêt maladie c’est parce que (notre état) nécessite de l’être, comme son nom l’indique”, affirme le cofondateur de Moha.
“On n’est pas censé répondre, ni à son manager ni à ses collègues puisque, si l’on est dans une phase d’épuisement professionnel, on a besoin de faire le point sur ses rythmes de travail, son équilibre vie pro/vie perso”.
D’autant plus, Anne-Claire Chambas va plus loin en déconseillant aux responsables de chercher à entrer en contact avec le collaborateur malade, particulièrement lorsque la raison de cette absence est inconnue.”On ne sait pas pourquoi ils sont en arrêts et si c’est pour un épuisement professionnel, (cette prise de contact) est contreproductive”, ajoute Anne-Claire Chambas.
Côté employé, il est fortement recommandé de ne pas consulter ses mails et les messages envoyés par vos collègues en raison d’un arrêt de travail. “Le médecin nous a mis en arrêt de travail, c’est vraiment le moment de couper les ponts et le dossier (de travail) attendra demain parce que là j’ai besoin de prendre soin de ma santé sinon je vais exploser en plein vol”, exprime Valentin Commarteau qu’il observe une telle situation “beaucoup trop régulièrement”.
Il est donc conseillé, autant d’un point de vue légal qu’humain, d’éviter de contacter un collègue en arrêt maladie, même s’il s’agit d’une marque de considération envers son état de santé.