Après la pandémie, le télétravail profite surtout aux cadres

Le télétravail, qui a connu une augmentation significative pendant la pandémie de 2021 avec près d’un tiers des salariés concernés, est de plus en plus souvent réservé aux cadres au détriment des professions intermédiaires et des employés, selon une étude publiée par le ministère du Travail. Alors qu’avant la crise sanitaire le travail à distance ne concernait que moins d’un salarié sur dix, cette proportion a doublé pendant le pic de l’épidémie, pour légèrement diminuer en 2023 avec seulement 26% des salariés concernés.

Mais le caractère ponctuel de cette pratique s’est affirmé. En effet, la majorité des salariés en télétravail le pratiquent un ou deux jours par semaine, voire de manière occasionnelle, signe d’une normalisation de cette pratique qui s’installe dans la durée. L’analyse des données de la Dares, la direction des études du ministère du Travail, montre que le télétravail est davantage associé à certains métiers, tels que les secrétaires, les comptables ou les employés des banques et des assurances.

“Globalement, il y a un décalage entre les souhaits et la pratique, qui existait déjà en 2021, mais c’était plutôt des personnes qui souhaitaient (…) réduire leur quantité de télétravail, désormais elles souhaitent en faire plus”, souligne Louis-Alexandre Erb, coauteur de l’étude.

2,2 millions de salariés sur des postes pouvant être exercés à distance expriment la volonté de télétravailler, prouvant que l’offre ne répond pas suffisamment à la demande. Au total, un tiers des salariés souhaite télétravailler, avec une préférence marquée pour une pratique modérée, entre deux et quatre jours par semaine. Seuls 8% souhaiteraient le faire à temps plein.

Les effets du télétravail sur les conditions de vie et de travail sont également analysés par la Dares. Une précédente étude mettait en évidence une plus grande autonomie et une moindre intensité du travail à distance. Cette fois, l’accent est mis sur l’aspect sanitaire, les télétravailleurs semblant jouir d’une meilleure santé que les autres salariés. Toutefois, le télétravail ne semble pas permis une meilleure répartition des tâches domestiques entre hommes et femmes, exception faite pour les couples avec jeunes enfants.