« Nous arrivons dans un monde où la baisse des coûts de stockage ne compense plus la hausse du nombre de données », prévient le cofondateur de l’Institut numérique responsable, Vincent Courboulay. Cette mise en garde se fait ressentir devant l’essor des projets de « territoire intelligent », surtout face à la crainte d’une prolifération incontrôlée.
Dans l’un des premiers « villages intelligents », Saint-Sulpice-la-Forêt (1 500 hab., Ille-et-Vilaine), le pilotage de six bâtiments génère environ 100 mégaoctets (Mo) de données chaque année. Un volume qui suscite l’interrogation de Simon Saint-Georges, chargé de mission sur la donnée à la métropole de Rennes (43 communes, 467 900 hab.), qui, déjà en 2019, se demandait : « Que va-t-il se passer quand nous multiplierons les capteurs ? »
La question du maintien ou de la suppression des données de pilotage dans le cadre des projets de territoire intelligent préoccupe actuellement les métropoles. La prise de conscience de l’importance d’une gestion responsable de leurs données est récente.
A Angers Loire métropole (29 communes, 306 600 hab.) par exemple, une charte du numérique responsable a été votée en décembre 2022. Cette initiative consacre une attention particulière au maintien et au réemploi du matériel informatique, mais s’interroge aussi sur le “cycle de vie” d’une donnée. Ce travail, prévu sur trois ans, soulève un certain nombre de questions concernant la responsabilité de la production, du stockage, du partage et de la suppression des données.
D’autre part, à l’agglo de La Rochelle (28 communes, 178 200 hab.), une stratégie numérique responsable a également été adoptée en juin. Ces démarches illustrent le besoin croissant d’une meilleure gestion des données en vue de réaliser une sobriété numérique effectivement efficiente.