“À ce rythme-là, on atteindra l’égalité en 2167”: les femmes travaillent “gratuitement” à partir de ce lundi à 11h31

Selon une analyse de la lettre d’information féministe “Les Glorieuses” basée sur des données de l’Insee, les femmes continuent de percevoir en moyenne 14,2% de moins que les hommes à temps de travail équivalent en France. Cette disparité persistante souligne l’ampleur des inégalités salariales, malgré de modestes progrès depuis plusieurs années. La date symbolique du lundi 10 novembre à 11h31 a été choisie pour illustrer cette injustice, représentant le moment où, analogiquement, les Femmes “travaillent gratuitement” jusqu’à la fin de l’année en raison du déficit salarial accumulé avant cette heure.

Fondée en 2016, “Les Glorieuses” alerte chaque année sur cette date et cette heure, calculées en se basant sur des statistiques nationales. Selon Rebecca Amsellem, la fondatrice de cette newsletter féministe, « il faut encore un coup de pouce pour accélérer la lutte pour l’égalité salariale ». En dépit des efforts, la réduction de l’écart salarial n’a progressé que de 0,9 point depuis 2016, ce qui laisse présager que l’égalité ne sera atteinte qu’en 2167 si aucune mesure supplémentaire n’est prise.

La lutte pour l’égalité salariale est encore longue, mais la transparence et des mesures concrètes pourraient accélérer le processus.

Pour accélérer la réduction de cet écart, “Les Glorieuses” proposent plusieurs actions, notamment la revalorisation des professions où la majorité des salariés sont des femmes, ainsi que la mise en place d’un congé post-naissance équivalent pour les deux parents. Elles militent aussi en faveur d’une conditionnalité à l’accès aux marchés publics et aux subventions, afin de garantir que l’argent public ne contribue pas à creuser les inégalités. La transparence salariale, rendue obligatoire dès l’année prochaine dans le cadre d’une directive européenne, est également perçue comme un levier essentiel pour faire évoluer la situation, comme cela a été le cas dans des pays comme l’Islande ou la Suède où l’écart salarial est devenu quasi-inexistant depuis plusieurs décennies.

Rebecca Amsellem souligne qu’”avec la transparence salariale, les femmes seront mieux armées pour négocier leurs salaires et faire valoir leurs droits.” Elle rappelle que, si les progrès dans ce domaine ont été lents, le passage à une plus grande ouverture sur les rémunérations pourrait favoriser une véritable avancée vers l’égalité entre les sexes. La lutte continue, mais l’espoir d’un changement radical reste possible grâce à ces mesures structurantes.

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