Face au défi de la transparence des rémunérations, l’Europe semble accusé un certain retard en comparaison aux États-Unis. D’après l’étude mondiale 2024 de Mercer, une entreprise américaine sur cinq a déjà adopté une politique de transparence salariale. En revanche, seules 7% des entreprises européennes ont suivi le même chemin. Alors qu’une réglementation européenne sur cette question entrera en application en 2026, les entreprises tardent à s’aligner sur ces nouvelles exigences. Néanmoins, les entreprises européennes envisagent des évolutions, puisque plus de 60% partagent déjà les fourchettes salariales dans leurs processus de recrutement.
Cette tendance pourrait atteindre 94% à l’échelle mondiale d’ici deux ans, selon les prévisions de Mercer. Ce changement est motivé par le besoin d’attirer et de fidéliser les talents. En effet, la transparence salariale est devenue un enjeu stratégique incontournable face à la concurrence internationale.
En France, l’application de la nouvelle directive européenne est la priorité pour 82% des entreprises interrogées. Plus de la moitié d’entre elles reconnaissent également que la transparence est un levier pour améliorer la satisfaction des salariés. Cependant, seulement 16% des entreprises françaises considèrent cette démarche comme une réponse aux attentes de leurs collaborateurs et des candidats. Cela révèle un écart entre l’intention de conformité et une véritable volonté d’alignement culturel.
“Le chemin vers la transparence salariale est parsemé d’embûches mais recèle également de belles opportunités pour les entreprises qui sauront l’emprunter de façon précoce et efficace. Au-delà de l’aspect réglementaire, une véritable stratégie de transparence peut se muer en avantage concurrentiel non négligeable.” Gordon Frost, responsable mondial des solutions de rémunération chez Mercer.
Dans ce contexte, il est dans l’intérêt des entreprises françaises d’adapter leurs politiques de rémunération pour correspondre au désir croissant de transparence. L’équité salariale est aujourd’hui un critère capital pour attirer et conserver les talents. La France, tout comme le reste de l’Europe, pourrait bénéficier de cette situation pour attirer des profils hautement qualifiés et renforcer l’engagement de ses collaborateurs.
L’étude Mercer révèle également que 69% des entreprises admettent que les candidats réclament une plus grande transparence salariale. Les salariés expriment également le souhait d’une plus grande clarté et équité dans la politique de rémunération. Cette mutation représente donc un défi pour les organisations, mais également une chance unique pour elles d’affirmer leur engagement en faveur d’une gestion des salaires transparente et équitable.