Le nouveau Premier ministre japonais Shigeru Ishiba envisage d’augmenter de plus de 40% le salaire minimum moyen au niveau national d’ici 2030, pour atteindre 1.500 yens (environ 9,30 euros) par heure. Cette mesure vise à atténuer les effets de l’inflation qui impacte le Japon depuis deux ans et à stimuler la consommation. Le salaire minimum actuel est variable d’une région à l’autre, mais se situe en moyenne à 1.050 yens.
“Nous parviendrons à des revalorisations salariales qui dépassent les hausses de prix, en renforçant la productivité individuelle et la création de valeur ajoutée”, a déclaré Shigeru Ishiba. Celui-ci a également exprimé sa volonté de réorienter l’épargne privée vers l’investissement. Dans les semaines à venir, des élections législatives anticipées vont avoir lieu au Japon, et ce discours fait écho aux efforts du Premier ministre précédent, Fukio Kishida, pour relancer la croissance de l’économie japonaise.
“Il serait efficace et souhaitable que les mesures de soutien se concentrent sur les ménages les plus précaires, qui souffrent particulièrement de l’inflation, plutôt qu’un éventail beaucoup plus large de ménages”, a averti Takahide Kiuchi, économiste de Nomura Research Institute.
D’autres voix appellent à une réflexion plus large sur l’amélioration des salaires au-delà du salaire minimum, notamment dans les grandes entreprises. L’objectif est non seulement de s’attaquer aux inégalités de revenus, mais aussi de s’assurer d’une augmentation générale des salaires. En outre, le Premier ministre a souligné l’importance de se concentrer non seulement sur la croissance économique, mais aussi sur l’augmentation du PIB par habitant, et sur l’amélioration de la “satisfaction et du bonheur” individuels.
Shigeru Ishiba a ainsi évoqué la possibilité d’introduire un “indice du bonheur” au Japon. Parmi d’autres axes d’action envisagés, le Premier ministre souhaite “revitaliser” les régions rurales par le biais de plusieurs mesures, comme le renforcement des allocations aux collectivités locales, la promotion de l’agriculture et du tourisme.
En ce qui concerne la politique monétaire, le Premier ministre n’a pas pris position cette fois, malgré des déclarations antérieures contraire à de nouvelles hausses des taux d’intérêt. Ces déclarations avaient fait déprécier le yen, ce qui pourrait favoriser les exportateurs japonais, mais aussi augmenter le coût des imports.