Les sciences humaines et sociales (SHS) – économie, psychologie sociale, sciences comportementales, sociologie – sont de plus en plus convoitées par les différentes collectivités investies dans la transition écologique. Celles-ci désirent influer sur les comportements dans plusieurs domaines dont les déchets, l’eau, la mobilité, l’alimentation ou encore la qualité de l’air. Alors que certaines collectivités sont encore à l’étape de l’expérimentation, d’autres ont déjà intégré ces méthodes dans l’ensemble de leur structure.
Myriam Limpens, directrice R&D à la métropole européenne de Lille (MEL), explique le virage pragmatique opéré : “Il faut se rendre compte du changement de paradigme. Les métropoles étaient auparavant des maisons d’ingénieurs, ancrées sur les infrastructures, avec une logique « un problème = une solution ». Mais nous nous sommes rendus compte que nous n’accompagnions pas du tout le passage de l’intention à l’action de la population”. Dans ce cadre, son service a recruté un sociologue en 2019 pour “mieux observer les pratiques” et plus récemment une docteure en psychologie.
Les sciences humaines et sociales sont appelées à jouer un rôle crucial dans l’accompagnement des collectivités dans leur transition écologique.
En effet, l’objectif majeur des SHS est de comprendre pourquoi les individus ou groupes sociaux agissent comme ils le font, une énigme majeure pour les collectivités en pleine transition écologique, qui cherchent à modifier les comportements en matière d’environnement. L’appel aux SHS n’est donc pas seulement une question de volonté, mais aussi de nécessité.
À ce titre, Nicolas Fieulaine, chercheur en psychologie sociale à l’Université de Lyon et fondateur de l’agence d’accompagnement en sciences comportementales et psychologie sociale appliquées NFÉtudes, estime qu’une meilleure connaissance et intégration des SHS est nécessaire pour relever efficacement les défis environnementaux actuels.