Longtemps cantonné dans l’obscurité et les marges des administrations publiques locales, le contrôleur de gestion s’impose maintenant en plein centre des débats. Consulté lors de chaque décision, faisant le lien entre les directions opérationnelles, l’individu dans ce rôle devient même un conseiller de confiance pour les Directions Générales des Services (DGS).
Cette situation signifie-t-elle la revanche des chiffres? Pas tout à fait. Comme Alain Porteils, ancien contrôleur de gestion dans la Fonction Publique Territoriale (FPT) et actuellement consultant chez Public Impact Management, l’explique : “Celui qui fait du contrôle n’est pas un contrôleur de gestion”. Porteils est aussi l’un des meilleurs formateurs de cette profession, où les individus sont encore souvent perçus comme des “bad cops” qui traquent les coûts, réduisent les ambitions, auditent les processus et les satellites, et qui rappellent à la réalité certaines promesses.
“Le rôle du contrôleur de gestion évolue désormais vers une position de copilote dans le processus de prise de décision au sein des administrations publiques locales.”
En dépit de cette perception, le rôle du contrôleur de gestion se transforme. Ils ne se contentent plus de faire respecter les règles, ils agissent désormais comme des copilotes dans le processus décisionnel. Au lieu d’être les policiers des coûts, ils sont maintenant considérés comme des partenaires stratégiques qui renforcent l’efficacité de l’administration et supportent l’apprentissage organisationnel.
Cette évolution est le reflet de la transformation des administrations publiques face à la nécessité d’une meilleure gestion des finances et des ressources. Avec des budgets de plus en plus serrés, la gestion efficace et optimisée est la clé pour fournir des services publics de qualité, et le contrôleur de gestion est en train de devenir une pièce maîtresse dans cet échiquier.