Microsoft est confronté à une enquête réglementaire complète au Royaume-Uni après avoir embauché l’équipe de base derrière Inflection AI, un concurrent d’OpenAI basé aux États-Unis dans lequel Microsoft avait précédemment investi. L’Autorité de la concurrence et des marchés (CMA) a annoncé aujourd’hui qu’elle lançait une “phase 1” d’enquête sur la fusion, inaugurant une période d’investigation de 40 jours ouvrables au cours de laquelle elle recueillera des preuves et décidera de procéder à une enquête complète. L’annonce intervient quatre mois après que le PDG de Microsoft, Satya Nadella, a lancé une nouvelle division d’intelligence artificielle pour les consommateurs, dirigée par les fondateurs de Inflection AI, dont le chercheur en deep learning Karén Simonyan et le cofondateur de Google DeepMind Mustafa Suleyman.
Dans le même temps, Nadella a confirmé qu’un certain nombre d’autres membres de Inflection AI avaient rejoint la nouvelle unité d’IA de Microsoft (Bloomberg a rapporté que la plupart avaient en fait rejoint), dont l’un était Jordan Hoffmann, un scientifique et ingénieur en intelligence artificielle qui dirige désormais le centre d’IA de Microsoft au Royaume-Uni, à Londres. Au cœur des préoccupations, il y a le fait que les grandes entreprises technologiques adoptent une nouvelle approche de fusion-acquisition conçue pour contourner l’examen réglementaire autour de l’IA, dans ce que certains ont surnommé la “fusion quasi”, qui peut impliquer tout, des investissements stratégiques à la récupération des fondateurs de startups et des talents techniques.
L’Autorité de la concurrence et des marchés du Royaume-Uni a jusqu’à début septembre pour décider si l’embauche est équivalente à une fusion.
L’annonce d’aujourd’hui ne constitue pas une grande surprise, car la CMA a révélé en avril qu’elle menait des enquêtes préliminaires sur un trio de partenariats en matière d’IA. L’un de ces partenariats était le récent investissement de Microsoft dans Mistral AI, une startup française (et double licorne) travaillant sur les modèles fondamentaux de l’IA. Il n’a pas fallu longtemps à la CMA pour conclure que l’investissement ne qualifiait pas pour une enquête en vertu de la réglementation actuelle sur les fusions, étant donné que la participation de Microsoft de moins de 1% ne donnerait pas au géant de la technologie une influence significative sur l’orientation future de la startup.
La CMA examine également actuellement l’investissement de 4 milliards de dollars d’Amazon dans Anthropic, une entreprise d’IA basée aux États-Unis, tandis qu’elle devrait également lancer une enquête complète sur le partenariat étroit de Microsoft avec OpenAI, fabricant de ChatGPT, similaire à la Commission européenne dans l’UE. Avec l’enquête de phase 1 désormais en cours, la CMA a jusqu’au 11 septembre pour décider si l’embauche est équivalente à une “fusion” et, si c’est le cas, si cela risque de nuire à la concurrence au Royaume-Uni. Si la CMA décide que c’est le cas, elle poursuivra alors l’affaire avec une enquête “phase 2” plus approfondie qui peut prendre environ six mois.