Le nouveau cercle de réflexion dédié à la formation professionnelle, Compétences++, a récemment fait le choix d’inaugurer ses travaux avec une première note d’analyse sur le système qualité de la formation professionnelle. Ce dernier faisait l’objet de discussions en vue d’une réforme, et le ministère du Travail avait mis en place des groupes de travail pour le passer au crible. En effet, une mission de l’Igas (Inspection générale des affaires sociales) et de l’IGESR avait auparavant consacré un rapport à ce sujet, contenant une série de préconisations.
Cet premier travail de Compétences++ consacre une large place à la certification Qualiopi, identifiant des lacunes conséquentes dans le système actuel. Les auteurs de la note d’analyse font remarquer que les indicateurs Qualiopi, conçus pour permettre l’accès à des financements publics, n’offrent pas de moyen de différenciation entre les qualités propres des prestataires de formations et des formations qu’ils dispensent. Ils notent également que, une fois ce “palier minimum” atteint, ces prestataires n’ont aucune incitation à améliorer leurs formations, pouvant se contenter de “simplement les maintenir sur le plan formel”.
“La conformité à la certification Qualiopi ne signifie pas forcément une qualité pédagogique supérieure. Pour pallier cela, Compétences++ propose de passer d’un système de conformité à un système de notation.”
Pour remédier à ces problèmes, la note d’analyse de Compétences++ suggère que les organismes certificateurs ne se contentent plus de simplement valider la conformité aux critères de Qualiopi. À la place, ces derniers attribueraient une note de 1 à 5 à chaque critère, allant de “conforme” à “parfait”. De plus, l’évaluation des formations par les apprenants deviendrait un élément central dans ce nouveau système de notation.
Le contrôle de la qualité de la formation par les financeurs est également pointé du doigt par les auteurs de la note, qui le jugent insatisfaisant. Le fait de chercher uniquement la conformité réglementaire des organismes de formation ne garantit pas, selon eux, la qualité pédagogique, le juste prix ou la valeur sur le marché du travail. Pour remédier à ces faiblesses, il est proposé de créer une gouvernance du contrôle qualité, de doter les financeurs de ressources humaines supplémentaires et de mettre en place des critères différenciants pour les systèmes de “tiers-payant”.
Compétences++, cette nouvelle entité dans l’écosystème des cercles de réflexion, se présente comme le “think tank de la formation professionnelle”. Il a pour double ambition de défendre le bien-fondé de la formation professionnelle et de promouvoir son développement de manière pragmatique et durable.