La réforme de l’assurance chômage attendue par le gouvernement pourrait générer 3,6 milliards d’euros d’économies et créer 90.000 emplois supplémentaires, selon les informations révélées par l’Agence France Presse (AFP). Ces objectifs seraient atteints grâce à une révision des règles d’indemnisation des chômeurs. Cette révision est en cours de présentation par la ministre du Travail, Catherine Vautrin, à diverses organisations syndicales et patronales. Un décret devrait être annoncé la semaine prochaine.
Le président de la CFE-CGC, François Hommeril, a révélé après une réunion “assez difficile” que “les conditions d’affiliation seront durcies”. Désormais, il faudrait avoir travaillé 8 mois sur les 20 derniers, par opposition aux 6 mois sur les 24 derniers actuellement exigés. Cette réforme devrait dégager “3,6 milliards” d’euros d’économies et entraîner la création de “90.000 emplois”, selon les espérances du gouvernement. La ministre du Travail, Catherine Vautrin, a confirmé cette information, tout en soulignant que la proposition gouvernementale pourrait encore évoluer suite aux discussions en cours.
La nouvelle réforme de l’assurance chômage s’inscrit dans un objectif global “d’atteindre le plein emploi” et “favoriser le retour rapide en emploi des chômeurs indemnisés”. Elle intervient également à un moment où le gouvernement cherche à faire des économies suite à l’augmentation du déficit à 5,5% en 2023.
Le Premier ministre Gabriel Attal a énoncé trois leviers pour faire évoluer l’assurance chômage: la durée d’indemnisation, la condition d’affiliation et le niveau d’indemnisation. Cependant, à ce stade, seules les conditions d’affiliation sont évoquées. Les autres pistes comprennent l’extension du bonus-malus dans davantage de secteurs pour lutter contre l’abus de contrats à durée déterminée, et un durcissement de la “contracyclicité” avec une possible réduction de la durée d’indemnisation si le taux de chômage descend sous 6,5%.
Côté syndical, la réforme est vivement contestée. La CFDT dénonce une volonté de “faire encore plus d’économies” en faisant “les poches des chômeurs”. Les syndicats, qui avaient déjà combattu les réformes de 2019 et de 2023, se préparent une nouvelle fois à faire front. Une proposition de loi visant à empêcher cette nouvelle réforme, considérée comme “la réforme de trop”, sera examinée à l’Assemblée le 13 juin. De son côté, le président du Medef soutient l’idée de règles “encore plus incitatives au retour à l’emploi”.