Le nouvel opus du Rapport d’Études et recherche de l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) offre un aperçu précieux des diverses activités de recherche conduites par son réseau de 20 laboratoires spécialisés. Un vibrant hommage aux efforts quotidiens de ces 250 chercheurs et ingénieurs qui travaillent sans relâche pour anticiper les dangers, évaluer les expositions professionnelles et y répondre par la mise en place de solutions adéquates en fonction du type de risques, qu’ils soient d’ordre physique, chimique, organisationnel, mécanique et même biologique.
Le rapport 2022/2023 met en évidence plusieurs études innovantes. L’une d’elles, une étude économétrique, s’est intéressée à la corrélation entre l’investissement d’une entreprise en prévention des risques professionnels et sa performance économique. Pour ce faire, une analyse approfondie a été menée, à partir des bases de données de l’Insee et de la Cnam, couvrant près de 2 millions d’entreprises pour la période 2003-2017. Surprenant, la principale retombée de cette recherche suggère une corrélation négative entre sinistralité et performance économique, autrement dit, plus la sinistralité augmente, plus la performance économique de l’entreprise est affectée.
Par ailleurs, l’INRS a également participé à la “Initiative européenne de biosurveillance” (HBM4EU) lancée par la Commission européenne en 2017 qui a rassemblé 28 pays. Cela a permis la réalisation de deux études marquantes de biosurveillance des travailleurs, focalisées sur l’exposition au Chrome VI et aux di-isocyanates, offrant une compréhension plus fine des expositions de travailleurs à ces substance.
La recherche menée par l’INRS est un processus en continuum, allant de la découverte à l’application, avec pour objectif final le transfert de connaissances aux entreprises et aux services de prévention et de santé au travail.
Un autre projet digne d’intérêt concerne l’industrie du futur, en particulier l’émergence des systèmes de production connectés et reconfigurables. L’étude a porté sur des questions liées à l’intégration de la prévention des risques professionnels lors de leur conception et à l’impact des nouvelles technologies comme la robotique collaborative sur l’activité des opérateurs. Des enjeux cruciaux tels que la cybersécurité ont également été traités. Les résultats de cette étude ont été largement diffusés à travers de nombreuses publications et colloques.
En résumé, la vocation de l’INRS ne se limite pas à la recherche mais également à la vulgarisation des connaissances, comme le démontrent les divers articles, brochures, vidéos et autres supports pédagogiques produits dans ce but. C’est dans cette optique que la complémentarité des activités de l’INRS et de ses 4 modes d’action (assistance, études et recherche, formation et information) prend tout son sens.