Perplexity, la startup de moteur de recherche IA, est très en vogue en ce moment. TechCrunch a appris que l’entreprise est actuellement en train de lever au moins 250 millions de dollars de plus à une valorisation comprise entre 2,5 et 3 milliards de dollars. Cette nouvelle arrive après deux autres grosses levées de fonds qui ont vu la valorisation de l’entreprise bondir ces quatre derniers mois : en janvier, l’entreprise a levé près de 74 millions de dollars à une valorisation de 540 millions de dollars (contre 121 millions en avril 2023). Et au début du mois de mars, l’entreprise a clôturé une levée de fonds à une valorisation de 1 milliard de dollars, le PDG Aravind Srinivas précisant aujourd’hui sur Twitter que le montant levé était d’environ 63 millions de dollars.
Ces deux tours de table rapportés ne sont pas toute l’histoire. Nous avons appris de plusieurs sources proches de l’entreprise que Perplexity lève un nouveau tour de plus de 250 millions de dollars pour capitaliser sur l’attention qu’elle suscite sur le marché. NEA et IVP, deux précédents bailleurs de fonds de l’entreprise, sont parmi ceux qui cherchent à investir dans ce tour de plus grande ampleur, selon ces sources. Leur participation, ou celle d’autres bailleurs de fonds précédents, pourrait dépendre de la volonté de Perplexity de travailler avec les investisseurs existants plutôt que de se diversifier et d’étoffer son tableau des capitaux pour attirer de nouveaux investisseurs. “Ils grandissent très rapidement, a déclaré un partenaire d’un investisseur existant. Oui, nous chercherons à participer.”
L’objectif de Perplexity est de se démarquer sur le marché par un positionnement unique : elle ne se concentre pas sur la course à la construction des grands modèles de langage polyvalent, mais elle s’attaque à un produit spécifique, au moins pour l’instant : la recherche.
Le cœur du produit de Perplexity est un moteur de recherche basé sur l’IA générative qui fournit des résultats via une interface style chatbot. Ce n’est certainement pas la seule entreprise dans l’IA générative à poursuivre l’opportunité de recherche : c’est essentiellement ainsi que beaucoup de personnes utilisent des produits comme ChatGPT et Bing de Microsoft (alimenté par OpenAI), et Google fait une grande poussée pour améliorer les résultats de recherche avec son Gemini LLM. Mais Perplexity construit ses algorithmes en intégrant une variété de LLM, l’idée étant que cela produit une réponse plus précise et plus riche. Elle utilise maintenant ceux-ci pour construire ce qu’elle décrit comme un produit « pro » d’entreprise plus avancé.
« Contrairement à d’autres outils d’entreprise pour le travail du savoir comme Microsoft Copilot, Perplexity Enterprise Pro est également la seule offre AI d’entreprise qui offre tous les modèles de base de pointe sur le marché dans un seul produit : OpenAI GPT-4, Anthropic Claude Opus, Mistral, et plus à venir », a noté plus tôt aujourd’hui le PDG et co-fondateur Aravind Srinivas dans un tweet faisant la promotion de la nouvelle offre. « Cela donne aux clients et utilisateurs la possibilité d’explorer et de personnaliser leur expérience en fonction de leurs cas d’utilisation ».
Perplexity n’est pas la seule startup en AI qui se focalise sur des opportunités très précises et cible l’entreprise. Synthesia au Royaume-Uni adopte une approche similaire avec les outils vidéo AI, les orientant spécifiquement vers le marché des affaires, pour la création de contenu vidéo de formation et de support client. Pour Perplexity, la startup offre ses outils sur des niveaux gratuits et payants pour les entreprises, et jusqu’à présent elle a traité 75 millions de requêtes cette année et est actuellement sur un ARR de 20 millions de dollars, selon Bloomberg. Sa raison de lever à nouveau des fonds si rapidement ? Oui, peut-être pour capitaliser sur l’intérêt des clients et des investisseurs à ce que l’on qualifie de « moment Zeitgeist » pour la startup. Mais aussi à cause des mécaniques de construction de tout service AI en ce moment. « Le calcul est très coûteux, ils peuvent donc avoir besoin de lever des fonds » pour cette seule raison, explique l’un d’eux.
