Alors que les entreprises sont tenues de publier ce vendredi leur index d’égalité professionnelle, une étude révèle que les femmes restent discrètes en matière de demande d’augmentation salariale. En vigueur depuis cinq ans, cet index est au cœur de la politique gouvernementale en matière d’égalité hommes-femmes. Les entreprises de plus de 250 salariés sont tenues de publier leur note globale depuis 2019, celles de 50 à 250 salariés depuis 2020.
Selon BFM Business, 72% des entreprises ont suivi ce processus en 2023, malgré sa complexité pour les plus petites structures. L’index est attribué sur 100 points et repose sur quatre ou cinq critères : écart de rémunération hommes-femmes (40 points), écart dans les augmentations annuelles (20 points), écart dans les promotions (15 points), augmentations au retour de congé maternité (15 points) et part des femmes parmi les dix plus hauts salaires (10 points).
L’index d’égalité professionnelle est un incitatif majeur pour l’amélioration des pratiques en entreprise, mais il ne peut pas être le seul outil. Les femmes doivent également faire pression sur leur management pour éliminer les inégalités salariales.
Lorsqu’une entreprise obtient une note inférieure à 75, elle doit prendre des mesures correctives sous peine de sanctions. En 2023, la note globale était de 88/100 et de 89,7 pour les entreprises de plus d’un millier de salariés. Cependant, certains critères, comme l’égalité des salaires pour les postes les mieux rémunérés ou le rattrapage salarial après un congé maternité, restent mal notés.
Malgré l’existence de cet index, les femmes ne doivent pas rester passives. Selon une étude d’Indeed, près d’une employée sur deux n’a jamais demandé d’augmentation. C’est le cas pour 60% des femmes travaillant dans le secteur de la santé, 58% dans l’enseignement et 54% dans le commerce. De plus, une salariée française sur trois ne se sent pas à l’aise pour demander une augmentation.
Si l’égalité homme-femme est une priorité pour le gouvernement, le budget alloué aux politiques d’égalité sera réduit de 7 millions d’euros. Pour Hélène Gherbi, entrepreneuse, cette coupe est “particulièrement choquante pour un domaine censé être la grande cause du quinquennat et qui souffre déjà d’un manque criant de financement”.