Difficile aujourd’hui d’imaginer une journée de travail sans l’utilisation d’outils numériques de communication tels que les courriels, les messageries instantanées ou les dispositifs de visioconférence. Les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont révolutionné notre façon de travailler et d’interagir avec nos collègues, indépendamment de la distance. Elles ont permis d’accélérer les échanges, de réduire les délais de réalisation de certaines tâches et ont facilité l’adoption de nouvelles formes de travail, tels le travail collaboratif et le télétravail. Cependant, malgré ces avantages indéniables, l’usage de ces outils numériques comporte également son lot de risques professionnels.
Une grande partie de la charge de travail passe désormais par ces TIC. Ceci a conduit à une densification de l’activité des salariés, qui sont tenus de traiter plus d’informations par unité de temps, ce qui se manifeste par une accélération du rythme de travail. Dans le même temps, les interruptions deviennent de plus en plus fréquentes, entraînant une charge mentale croissante et une amplification du stress. Cette surcharge informationnelle peut concourir à l’apparition de risques psychosociaux.
“Les TIC, bien que vecteurs d’efficacité, peuvent également entrainer des risques psychosociaux si mal gérées.”
Au delà de ces risques individuels, les TIC ont également un impact sur le collectif. Elles modifient les relations sociales et hiérarchiques, avec pour conséquence une diminution des interactions en face-à-face, ainsi que des temps informels d’échanges “à la machine à café”. Ces moments, bien que moins formels, sont des temps essentiels pour renforcer les dynamiques de groupe et maintenir la cohésion des équipes. Leur disparition peut ainsi entrainer un sentiment d’isolement. De plus, ces outils numériques brouillent les frontières entre la vie professionnelle et la vie privée, entrainant parfois une connexion permanente et l’effacement de la limite entre temps de travail et temps de repos.
Face à ces risques, l’INRS préconise une approche de prévention axée sur l’organisation du travail. Il est essentiel de bien choisir son mode de communication en fonction de la situation, de lutter contre la surcommunication et de respecter les temps de déconnexion des salariés. La formation des managers à l’utilisation de ces outils ainsi qu’une sensibilisation des salariés aux risques liés à leur utilisation sont également préconisées.
En conclusion, si l’utilisation des outils numériques offre des avantages indéniables en termes d’efficacité, il est également nécessaire d’agir avec prudence pour limiter les risques psychosociaux associés. Une communication responsable et attentive aux enjeux humains reste la clé pour une utilisation saine et respectueuse de ces outils.