Conformément aux engagements du gouvernement, une partie du personnel hospitalier verra la revalorisation de ses indemnités forfaitaires pour le travail des dimanches et jours fériés ainsi que pour le travail de nuit dès le 1er janvier. Cette annonce est une réponse directe à la crise permanente que connaît le milieu hospitalier, et en particulier les urgences, depuis plusieurs années. Deux textes faisant foi de cette décision ont été publiées au Journal Officiel.
Dans le cadre de l’accord relatif à la fonction publique hospitalière, pris lors du Ségur de la santé, l’indemnisation du travail de nuit sera majorée de 25%, selon un décret. Par ailleurs, “l’indemnité forfaitaire pour travail des dimanches et jours fériés” passera de 44,89 euros à 60 euros à partir du 1er janvier, conformément à un arrêté. Agnès Firmin Le Bodo, ministre de la Santé par intérim suite à la démission d’Aurélien Rousseau, a qualifié ces mesures d'”attractivité inédites”.
La démission soudaine du ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a causé des remous dans le secteur juste avant la publication des nouvelles revalorisations.
En août dernier, le gouvernement avait annoncé une enveloppe de plus d’un milliard d’euros pour la revalorisation des soignants, avec une attention particulière portée au travail de nuit et le dimanche. La Première ministre Elisabeth Borne avait alors annoncé que pour fidéliser les personnels paramédicaux, notamment les aides-soignantes et les infirmières, leur rémunération serait majorée de 25%. Pour les personnels non-médicaux, une hausse de 20% de l’indemnité de travail du dimanche était prévue.
Ces revalorisations sont mises en lumière quelques jours après un nouveau bilan de la Drees qui établit que plus de 6.700 lits d’hospitalisation complète ont été fermés en 2022. Selon l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé, cette baisse constante des capacités d’accueil depuis les années 2000 s’explique en partie par la pénurie de personnel. Les conséquences directes de ces fermetures de lits sont l’augmentation de la saturation dans les services, la pression sur les équipes et l’accentuation des tensions dans les services d’urgence.
