Le projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) 2026 introduit plusieurs mesures qui vont impacter directement la gestion des ressources humaines et la santé au sein des entreprises françaises. Parmi celles-ci, la réforme sur le délai de renouvellement des arrêts maladie constitue une réforme majeure visant à encadrer la durée initiale d’un arrêt de travail. Désormais, le gouvernement limite la durée du premier arrêt à un mois, quel que soit le prescripteur, ce qui oblige à un renouvellement pour toute prolongation au-delà de cette période.
Cette nouvelle mesure incite les services RH à renforcer leur vigilance et à anticiper les effets potentiellement répétitifs des absences, tout en intensifiant la communication avec les managers pour mieux comprendre l’impact de ce plafonnement sur la gestion des arrêts courts. La mise en place de politiques de prévention demeure essentielle, notamment pour réduire l’absentéisme lié à des conditions de travail dégradées ou à des risques psychosociaux. La nécessité d’organiser des contre-visites médicales patronales devient également plus pressante dans un contexte de tensions accrues sur la Sécurité Sociale.
Les entreprises doivent adapter leur gestion des absences en renforçant la prévention et la vigilance face à la nouvelle réglementation.
Par ailleurs, le PLFSS 2026 met en lumière un enjeu financier : une contribution exceptionnelle sera instaurée à partir de 2026, visant à couvrir une partie des dépenses sociales par le biais d’une taxation sur les organismes complémentaires (mutuelles et assurances). Ce mécanisme vise à récupérer plusieurs centaines de millions d’euros, tout en gelant temporairement les tarifs de leurs cotisations pour cette année-là. Cependant, cette décision pourrait avoir des répercussions sur les tarifs futurs, obligeant les responsables RH à négocier dès maintenant avec leurs assureurs et à envisager des stratégies d’optimisation pour maîtriser l’impact de cette taxe sur leur budget.
Les enjeux financiers s’accompagnent également d’une attention renforcée à la santé mentale en entreprise. La mise en place d’un “pass premiers secours” en santé mentale montre l’engagement officiel de favoriser une prise en charge précoce et une sensibilisation accrue. Les entreprises sont donc encouragées à former en interne des référents en santé mentale, permettant ainsi de déstigmatiser ce sujet, d’alerter rapidement en cas d’alerte psychologique et d’orienter vers des professionnels compétents. Cette démarche proactive s’inscrit dans une stratégie globale de prévention et de bien-être au travail.
Une autre avancée sociale est l’introduction d’un nouveau congé de naissance, offrant jusqu’à quatre mois d’absence cumulée pour les deux parents, à prendre de manière fractionnée dans les neuf mois suivant la naissance. Ce dispositif, plus avantageux que l’actuel congé parental, nécessite une organisation minutieuse de la part des responsables RH pour gérer l’organisation des équipes lors de ces absences prolongées. La communication autour de ces droits et la planification sont essentielles pour assurer la continuité de l’activité et garantir un soutien équitable aux familles.
