Selon une récente enquête de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), l’insertion professionnelle des jeunes diplômés continue de se compliquer. En 2024, seulement 72% des jeunes ayant obtenu leur diplôme en 2023 occupaient un emploi salarié un an plus tard, soit deux points de moins que la promotion précédente et trois points de moins que celle de 2021. Ce recul témoigne d’une détérioration continue de l’accès à l’emploi pour cette catégorie, avec un niveau qui reste toutefois supérieur au plancher de 69% enregistré en 2020 durant la crise liée à la Covid-19.
Les difficultés d’insertion touchent de manière particulière les jeunes titulaires d’un bac+5. La recherche d’un premier emploi est devenue plus longue et plus complexe, notamment pour ceux issus des filières master. Selon l’étude, 57% de ces diplômés ont dû postuler plus de 30 fois avant de décrocher leur emploi actuel, contre 31% en 2022. La période de recherche s’allonge et s’accompagne d’un recours accru à des concessions, notamment en termes de type de contrat, de salaire ou de lieu de télétravail.
Face à ces difficultés, une majorité de jeunes diplômés déclarent accepter des contrats moins favorables que leurs attentes initiales, révélant un pragmatisme face à un contexte difficile.
Parmi les jeunes diplômés, 78% considèrent qu’un CDI ou un emploi dans la fonction publique est essentiel. Pourtant, 70% déclarent qu’ils seraient prêts à accepter un contrat autre qu’un CDI pour obtenir un emploi, et 59% seraient disposés à réduire leurs attentes salariales. Une tendance qui se confirme avec la hausse récente de la proportion de jeunes considérant leur emploi comme « alimentaire » : 24% des diplômés de 2024, contre 17% en 2022.
Ce contexte difficile est également confirmé par les perspectives d’embauche chez les entreprises. Selon l’Apec, les intentions d’embauche de cadres ont reculé dans le dernier trimestre. En particulier, les entreprises de taille intermédiaire et celles de grande envergure envisagent de recruter moins, avec seulement 43% d’entre elles prévoyant d’embaucher au moins un cadre, contre 50% il y a un an. Ce recul augure probablement de nouvelles contractions pour l’insertion des jeunes diplômés dans le marché du travail à venir.
