Le gouvernement français explore actuellement plusieurs pistes pour renforcer le pouvoir d’achat des salariés en vue de l’année 2026. Parmi les options envisagées, la possibilité de revenir au dispositif initial de la prime Macron, également connue sous le nom de prime de partage de la valeur (PPV), retient particulièrement l’attention des entreprises et des acteurs du monde du travail. Les mesures proposées dans le projet de budget pour 2026 incluent notamment une défiscalisation des heures supplémentaires ainsi qu’une baisse d’impôt pour certains ménages proches du SMIC, afin d’améliorer le pouvoir d’achat de ces catégories.
Ce retour potentiel à la prime Macron dans sa version originelle viserait à rétablir des exonérations fiscales intégrales, qui avaient été supprimées lors de la transformation en PPV en 2024. Pour les ressources humaines, ce changement représenterait un outil supplémentaire pour soutenir financièrement les salariés. En effet, les salariés pourraient toucher jusqu’à 3 000 euros nets, ou même 6 000 euros en cas d’accord d’intéressement, étendant ainsi les plafonds actuellement en vigueur dans le cadre de la PPV, tout en simplifiant les règles d’éligibilité. Ce mécanisme favoriserait une meilleure lisibilité pour les employeurs, notamment dans les PME, où plus de cinq millions de salariés ont bénéficié de la PPV en 2023.
Le retour de la prime Macron offrirait un cadre plus stable et plus attractif pour les versements en 2026, mais suscite aussi des débats quant à ses véritables impacts sur le pouvoir d’achat.
Les organisations patronales accueillent favorablement cette perspective, la considérant comme un levier de fidélisation, sans pour autant proposer une hausse durable des salaires. À l’inverse, les syndicats restent prudents, soulignant que ces primes ponctuelles ne sauraient remplacer une revalorisation structurelle des rémunérations. À ce stade, aucune décision officielle n’a encore été prise, et aucune loi n’a été votée, ce qui complexifie la planification RH des entreprises pour l’année à venir.
Plusieurs scénarios sont à l’étude : le premier consiste à rétablir la prime dans sa version initiale avec exonération totale, le second à élargir le panel des bénéficiaires, notamment dans le secteur public ou parapublic, et le troisième à renforcer son caractère net d’impôt via une simplification des conditions d’éligibilité. Si la prime Macron 2026 est rétablie, ses modalités de versement seraient proches de celles de la PPV actuelle, avec un versement en une ou deux fois et des critères objectifs d’attribution, tout en maintenant la possibilité d’un accord collectif ou d’une décision unilatérale.
Les ressources RH devront rester vigilantes face aux éventuels arbitrages du gouvernement, notamment concernant les seuils d’éligibilité pour les salariés gagnant plus de trois SMIC. Il sera également nécessaire d’adapter les outils SIRH pour automatiser le suivi de l’éligibilité et simplifier la gestion de ce dispositif. En préalable à toute mise en œuvre, les entreprises doivent réfléchir à l’impact organisationnel, budgétaire et social de cette évolution, d’autant qu’elles doivent intégrer la prime Macron dans leur stratégie de partage de la valeur.
Les annonces officielles relatives au projet de loi de finances 2026 seront déterminantes pour confirmer ou infirmer ces scénarios, dont les premiers éléments sont attendus prochainement. Quoi qu’il en soit, ce retour pourrait représenter une étape clé dans la politique de rémunération des entreprises françaises, tout en soulevant la question de son efficacité comme outil de soutien au pouvoir d’achat à long terme.
