Chaque année, l’organisation féministe Les Glorieuses met en lumière l’écart salarial entre les hommes et les femmes à travers un décompte symbolique. Selon leur calcul, les femmes arrêteront de travailler gratuitement à partir du 10 novembre à 11h31 et 22 secondes, si l’on considère l’ensemble de leur travail rémunéré. Cette date, bien qu’heureusement avancée depuis 2016, reste une illustration forte des inégalités persistantes dans le monde professionnel, où l’on estime que les femmes sont payées en moyenne 22 % de moins que leurs homologues masculins. La démarche vise à alerter l’opinion publique et les responsables politiques sur la nécessité d’agir pour une véritable égalité salariale.
Les données de l’INSEE confirment cette réalité en précisant que, à temps de travail égal, les femmes gagnent en moyenne 14,2 % de moins que les hommes. Derrière cette moyenne se cachent des disparités fondamentales : métiers à prédominance féminine sous-valorisés, plafond de verre empêchant l’accès aux postes de direction, charge parentale inégalement répartie ou encore des secteurs moins rémunérateurs. La newsletter Les Glorieuses insiste sur l’importance de plus de transparence salariale pour permettre aux femmes de connaître leur juste rémunération et pour freiner les discriminations dans les entreprises.
La transparence salariale est une clé essentielle pour réduire les écarts et favoriser l’égalité professionnelle.
Pour réduire encore davantage cet écart, des mesures concrètes sont proposées au niveau européen et national. La transposition d’une directive européenne prévue d’ici juin 2026 obligera les entreprises de plus de 100 salariés à publier leurs écarts de rémunérations entre hommes et femmes, avec des obligations de correction si ces écarts dépassent 5 %. Par ailleurs, il est suggéré d’instaurer une conditionnalité des aides publiques ou des marchés publics à la conformité à l’égalité salariale, une mesure que le Haut Conseil à l’Égalité Femmes-Hommes recommande déjà pour encourager un changement de pratique. La newsletter milite également pour une revalorisation des métiers à forte présence féminine, tels que les professions de santé ou l’enseignement, souvent faiblement rémunérés malgré leur importance sociale.
Enfin, pour lutter contre la progression de l’écart salarial au moment de la parentalité, l’instauration d’un congé parental équivalent pour les deux sexes est proposée. Cette mesure vise à déconstruire les stéréotypes de genre et à encourager une véritable égalité professionnelle, notamment en évitant que la maternité n’impacte défavorablement la carrière des femmes. En somme, il ne s’agit pas seulement de mesurer l’écart, mais aussi de mettre en place des solutions concrètes et équitables pour en réduire l’impact et bâtir une société plus juste.
