Dans un contexte où l’intelligence artificielle (IA) se développe à une vitesse fulgurante, de grandes entreprises commencent à mettre en œuvre des plans de licenciements massifs. Ces décisions, prises pour gagner en efficacité ou pour réduire les coûts afin de financer des investissements dans cette technologie, suscitent un mélange d’enthousiasme et d’inquiétude. Tandis que des voix s’élèvent pour saluer la promesse d’une productivité accrue, d’autres dénoncent les conséquences néfastes pour l’emploi, avec des projections alarmantes. Selon le sociologue Yann Ferguson, “1 métier sur 2 pourrait être profondément transformé par l’arrivée de l’intelligence artificielle”.
Les préoccupations liées à l’impact de l’IA sur l’emploi sont particulièrement pertinentes dans le cadre des récents licenciements. De nombreuses entreprises, tout en procédant à des embauches dans le secteur de l’IA, n’arrivent pas à compenser les pertes d’emplois. Par exemple, Amazon a annoncé la suppression de 14.000 postes, évoquant des réductions dans certains domaines et des recrutements dans d’autres. Cette décision semble être en ligne avec les prévisions du directeur général, Andy Jassy, qui a déclaré que l’IA allait réduire les effectifs de bureaux dans les années à venir.
Le dilemme entre l’innovation technologique et la préservation de l’emploi se pose avec acuité, appelant à une réflexion profonde sur l’avenir du travail.
Accenture, un acteur majeur du conseil, a récemment licencié 12.000 salariés, principalement ceux qui ne parviennent pas à s’adapter à l’utilisation de l’IA. La directrice du groupe, Julie Sweet, a précisé que cette décision vise à assurer que le personnel soit apte à répondre aux défis numériques. Par ailleurs, Goldman Sachs a également annoncé des réductions d’effectifs justifiées par les gains d’efficacité liés à l’IA, tandis que Microsoft a entrepris un vaste plan de licenciements, corrélé avec une intégration croissante de l’IA dans ses processus opérationnels, révélant que 20 à 30% de son code est désormais généré par cette technologie.
Un autre exemple illustratif est celui de Nestlé, qui a fait le choix de supprimer 16.000 postes, dont 12.000 cols blancs. Le nouveau dirigeant, Philipp Navratil, advient que l’entreprise doit s’adapter plus rapidement à un monde en constante évolution, ce qui soulève des inquiétudes parmi les syndicats, qui craignent que l’IA ne soit un facteur sous-jacent à ce redimensionnement. Ainsi, les discussions autour de l’IA ne portent pas seulement sur ses opportunités, mais aussi sur les défis qu’elle engendre, notamment en termes d’emploi et de formation des travailleurs.
Les récents licenciements chez de grandes entreprises témoignent d’une tendance croissante vers l’automatisation et l’adoption de nouvelles technologies, faisant ressortir un fait indéniable : nous sommes à un tournant de l’histoire de l’emploi. Le dilemme entre l’innovation technologique et la préservation de l’emploi se pose avec acuité, appelant à une réflexion profonde sur l’avenir du travail. Face à cette réalité, la nécessité d’adapter les compétences des travailleurs et d’encadrer la transition vers un monde de travail profondément transformé par l’IA devient plus pressante que jamais.
