Une récente étude de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres) révèle que plus d’un cadre sur trois choisit de se taire concernant ses difficultés en matière de santé mentale. Ce silence s’explique par la peur d’être perçu comme une personne peu fiable. Dans un monde où la productivité et la performance sont des préoccupations omniprésentes, il semble que les cadres entretiennent une relation passionnelle, mais parfois toxique avec leur travail. À l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale, l’Apec souligne que 83% des cadres estiment qu’il est essentiel de se dépasser dans leur fonction, ce qui peut parfois mener à l’épuisement.
Les résultats de cette étude mettent en lumière un phénomène préoccupant, particulièrement chez les managers. En effet, 89% des responsables affirment ressentir une pression accrue pour donner l’exemple à leur équipe, au risque de négliger leurs propres besoins. Les témoignages d’individus ayant occupé des postes de direction montrent qu’il est courant de chercher à “pousser au maximum ses capacités”, même lorsque cela s’avère nuisible. La pression pour maintenir une image de performance peut pousser les cadres à ignorer les signaux de détresse mentale, ne demandant pas d’aide lorsqu’ils en ressentent le besoin.
Exprimer sa vulnérabilité semble incompatible avec leur statut de cadre.
Malgré une image de réussite, la réalité est que 41% des cadres travaillent souvent sous pression, un constat qui met en exergue une vulnérabilité accrue. Le stress, l’anxiété et l’épuisement professionnel touchent un tiers de cette population, avec des effets plus marqués chez les femmes et les jeunes cadres. Cette situation est d’autant plus alarmante pour les managers, dont le multiplicité des tâches souvent contradictoires, telles que la gestion des conflits et le suivi du bien-être de leur équipe, alourdit leur charge mentale.
Les résultats de l’étude sont également soutenus par une méthode qualitative et quantitative, impliquant des entretiens avec des managers confrontés à des problèmes de santé mentale, et une enquête généralisée auprès de 2.000 cadres. Ces investigations révèlent que la pression exercée sur les cadres pour performer peut rapidement franchir la ligne rouge du bien-être mental, soulignant la nécessité d’une prise de conscience collective autour de la santé mentale au travail.
La situation actuelle des cadres témoigne d’une contradiction majeure : tandis qu’ils doivent veiller au moral et à l’efficacité de leurs équipes, leur propre santé mentale est souvent mise de côté. Pour aborder efficacement cette question, il est crucial que les entreprises mettent en place des politiques favorisant l’échange, la transparence et le soutien, afin de créer un environnement de travail plus sain et éviter un éventuel effondrement des ressources humaines.
