L’employabilité dans le secteur privé de la France a pris un coup dur au troisième trimestre de cette année, avec une baisse de 0,3 % du nombre total d’emplois salariés. Selon les données provisoires publiées par l’Insee, ce recul est principalement attribué à une réduction drastique des contrats en alternance, notamment ceux liés à l’apprentissage et aux contrats de professionnalisation. Au total, ce sont 60.600 emplois qui ont disparu durant cette période, et les pertes annuelles s’élèvent désormais à 112.100 emplois, correspondant à une baisse de 0,5 % sur un an.
La situation est d’autant plus préoccupante qu’elle marque le quatrième trimestre consécutif de recul, alors que le marché du travail avait connu une période de hausse presque ininterrompue pendant quatre ans. Ce déclin fait suite à un second trimestre où 43.300 emplois avaient été créés, ce qui accentue les inquiétudes concernant la tendance actuelle du marché de l’emploi en France.
Le recul de l’emploi salarié s’explique en grande partie par la diminution des contrats en alternance, affectée par une réduction significative des aides à l’embauche d’apprentis.
Il est essentiel de noter que, malgré cette tendance négative récente, l’emploi salarié en France reste supérieur de 5,2 % à son niveau d’avant la crise sanitaire de 2019, soit environ un million d’emplois supplémentaires. Cette résistance est encourageante, mais le recul observé suggère des faiblesses structurelles qui doivent être traitées rapidement.
Le déclin des contrats en alternance est particulièrement frappant, puisque ces types de contrats représentent les deux tiers de cette baisse. Dans la grande majorité des cas, il s’agit de contrats d’apprentissage, qui sont conçus pour faciliter l’insertion professionnelle des jeunes, leur permettant de passer une partie significative de leur temps en entreprise. Cette tendance inquiétante a été en partie exacerbée par une diminution des aides à l’embauche d’apprentis, réduites à 5.000 euros pour les petites et moyennes entreprises et à 2.000 euros pour les grandes entreprises, contre 6.000 euros auparavant.
Le contexte actuel se distingue également par la dynamique croissante de l’apprentissage, surtout au sein des entreprises du secteur des services et pour les étudiants du supérieur. Entre 2017 et 2023, le nombre d’apprentis en France a plus que doublé, passant de 430.000 à plus d’un million. Cette évolution représente un changement majeur dans le paysage de la formation professionnelle. Cependant, les récentes coupes budgétaires dans ce domaine sont un facteur clé qui pourrait freiner la croissance de cette filière et, par conséquent, l’emploi salarié dans son ensemble.
