La lutte contre la fraude au compte personnel de formation (CPF) prend une nouvelle tournure avec la signature d’une convention de coopération entre la Caisse des dépôts (CDC) et l’Office national anti-fraude (Onaf). Cet organisme, chargé des enquêtes sur les fraudes publiques, a pour mission de renforcer l’identification des réseaux criminels qui exploitent le CPF à des fins frauduleuses. L’objectif principal de cette collaboration est de judiciariser davantage les affaires, un enjeu crucial pour la préservation des finances publiques et la confiance des citoyens en ce dispositif de formation professionnelle.
Cette coopération s’inscrit dans un contexte où la fraude au CPF devient de plus en plus préoccupante. En effet, le 28 janvier 2025, neuf individus ont été interpellés dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur, soupçonnés d’avoir participé à une escroquerie massive. Cette opération fait suite à une enquête lancée en 2024 par l’Onaf, dans le cadre d’une information judiciaire. Le montant du préjudice estimé pour la CDC s’élève à plus de 15 millions d’euros, un chiffre qui souligne l’ampleur des détournements constatés.
Cette convention marque un tournant dans la lutte contre la fraude au CPF, avec l’ambition de démanteler des réseaux organisés.
Créé le 1er mai 2024, l’Office national anti-fraude bénéficie d’une double tutelle de la Direction générale des douanes et de la Direction générale des finances publiques (DGFIP) au sein du ministère de l’Économie. Ce jeune organisme, dont la mission est de détecter et d’enquêter sur les fraudes, est déjà salué pour son efficacité. La collaboration avec la CDC témoigne de la volonté du gouvernement de s’attaquer fermement à un fléau qui nuit gravement aux fonds publics et à la crédibilité des dispositifs de formation professionnelle.
Cette convention de coopération entre la Caisse des dépôts et l’Onaf représente aussi un appel à la vigilance pour les acteurs du secteur de la formation. Alors que les utilisateurs du CPF doivent pouvoir bénéficier pleinement et en toute transparence des droits qui leur sont accordés, la lutte contre les fraudes est plus que jamais une priorité. La mise en place de mécanismes de contrôle renforcés et d’informations systématiques sur les signalements de fraudes devraient contribuer à assainir le système et à protéger les véritables bénéficiaires.
En somme, cette initiative marque une étape significative dans la lutte contre la fraude publique en France. La CD et l’Onaf, à travers cette convention, s’engagent à protéger les ressources publiques tout en garantissant la sérénité des bénéficiaires du CPF. Il sera essentiel de suivre de près l’évolution des enquêtes et des actions qui découleront de cette collaboration pour mesurer son impact sur le terrain.
