Le taux de chômage en Espagne a connu une légère augmentation au cours du troisième trimestre de 2025, atteignant 10,45 % de la population active, selon les données publiées par l’Institut national de la statistique (INE). Cette hausse, bien que modeste par rapport aux 10,29 % enregistrés à la fin juin, correspond à un total de 2,6 millions de personnes inscrites au chômage, soit une augmentation de 60 100 chômeurs par rapport au trimestre précédent. Ce changement de tendance est particulièrement remarquable après une période de baisse, puisqu’au deuxième trimestre de cette année, le taux avait reculé à un niveau historiquement bas depuis la crise financière de 2008.
La conjoncture économique de l’Espagne a été largement positive ces dernières années, avec un rebond significatif de l’activité touristique et une croissance renforcée par l’immigration, ainsi que par la consommation interne. En effet, le PIB espagnol a enregistré une hausse de 3,5 % en 2024, positionnant ainsi l’Espagne comme l’économie développée ayant connu la plus forte croissance dans le monde. Cette dynamique a permis d’inscrire plus de 22,4 millions de personnes dans la population active, une augmentation de 2,58 % par rapport à l’année précédente, témoignant d’une résilience notable dans un contexte post-pandémique.
Malgré des prévisions optimistes, le chômage en Espagne reste le plus élevé d’Europe et des pays de l’OCDE.
Les prévisions de la Banque d’Espagne sont toutefois encourageantes. L’institution estime que le taux de chômage pourrait redescendre sous la barre symbolique des 10 % d’ici 2027, une première depuis près de 20 ans. Ainsi, elle anticipe un taux de chômage se chiffrant à 10,5 % de la population active d’ici la fin de l’année 2025, avant d’atteindre des chiffres encore plus favorables dans les années à venir. Cette tendance s’avère encourageante, mais il est important de noter que, malgré cette embellie, le taux de chômage espagnol reste le plus élevé de tous les pays de l’Union européenne et de l’OCDE.
Cette situation souligne un paradoxe économique pour l’Espagne : malgré une croissance économique solide et des signes de reprise significatifs, le chômage demeure un défi persistant. La capacité du pays à réduire de manière durable ce taux élevé dépendra de plusieurs facteurs, notamment la stabilisation de l’économie mondiale, l’évolution du marché du travail et les politiques gouvernementales visant à créer des emplois de qualité. Les mois à venir seront cruciaux pour observer si cette prévision optimiste de la Banque d’Espagne se concrétise, offrant enfin une lueur d’espoir pour les millions de chômeurs espagnols.
