Selon une estimation de l’économiste Laurent Cappelletti, le coût de l’absentéisme au travail en France serait bien plus élevé que les 17 milliards d’euros supportés par la Sécurité sociale en raison des arrêts maladie. En effet, il avancerait un chiffre d’environ 100 milliards d’euros, ce qui représente environ 3% du PIB. Cette perte colossale soulève une question cruciale : comment réduire cette absenteïsme désastreux pour économiser et préserver la compétitivité des entreprises françaises ?
Une partie de ce coût est visible, comme les 17 milliards qui grèvent le budget de la Sécurité sociale, mais cela ne représente qu’un frémissement de l’iceberg. Les coûts cachés, qui incluent la productivité manquante due aux absences ainsi que la pression supplémentaire sur les employés présents, sont souvent négligés. Les relations clients qui ne sont pas entretenues peuvent aussi engendrer une perte significative en opportunités d’affaires. À cet égard, l’absentéisme constitue non seulement une problématique humaine mais également une menace économique pour de nombreuses entreprises.
“S’intéresser à l’absentéisme revient à s’intéresser aux résultats qui ne sont pas majoritaires, ces quelques pourcents qui ne sont pas satisfaits.”
Les conséquences de l’absentéisme, selon Cappelletti, pourraient être résolues en partie. En effet, environ un tiers de ce phénomène pourrait être réduit en moins d’un an, tandis que d’autres mesures nécessiteront des changements organisationnels plus profond. Pour chaque euro investi dans l’amélioration des conditions de travail, les entreprises pourraient obtenir jusqu’à quatre euros de retour sur investissement, ce qui montre que la question doit être prise en charge sérieusement. Malheureusement, le manque de prise de conscience de l’ampleur de ce problème reste un véritable frein à l’action.
Jean-Christophe Villette, psychologue du travail, insiste sur la nécessité de traiter les causes profondes du mal-être au travail. Les résultats d’une étude menée en collaboration avec Opinionway mettent en lumière les trois principales causes racines de cet absentéisme, résumées par l’acronyme des 3S : soutenabilité, soutien et sens. Chacune de ces dimensions joue un rôle clé et nécessite une attention particulière pour créer un environnement de travail propice à la santé mentale des employés.
Enfin, mettre en œuvre des solutions efficaces implique une approche collective et inclusive. La Maif, par exemple, a constaté qu’en se tournant vers les parties prenantes comme les syndicats, ils ont pu obtenir des résultats probants dans l’amélioration de la satisfaction et de l’absence. Le renforcement de la communication et l’écoute active, notamment en ce qui concerne les managers, sont des étapes indispensables pour atteindre un climat de travail serein, propice à la productivité et à la pérennité des entreprises.