“J’ai fini par tomber en dépression”: sollicités car plus compétents, les aidants qui sont en même temps professionnels de santé sont au bout du rouleau

Illustration générée par intelligence artificielle

Dans un contexte où près d’un actif sur trois en France sert d’aidant à un proche dépendant, la pression sur ces individus ne cesse d’augmenter. Un récent sondage réalisé par l’Ifop pour la Macif révèle que cette situation a des implications profondes sur leur bien-être. Les aidants souffrent d’un épuisement tant professionnel que personnel, et bien que leur rôle d’aidant puisse être renforcé par leur formation médicale, cela n’efface pas les défis colossaux qu’ils rencontrent chaque jour.

Les aidants professionnels de santé rapportent qu’ils possèdent des atouts considérables dans leur rôle d’aidant. En effet, 69% d’entre eux estiment que leur profession leur confère un avantage dans la gestion des soins de leurs proches. Cette expertise se traduit par une meilleure compréhension des pathologies (93%) et par une communication facilitée avec d’autres professionnels de santé (92%). Cependant, cette connaissance peut également être une responsabilité lourde à porter, puisque 69% des aidants-soignants se sentent “désignés” pour ce rôle par leur entourage.

“Être aidant et travailler dans le monde de la santé renforce la perception de la pénibilité et du stress professionnel de manière encore plus significative.”

Malgré les compétences qu’ils apportent, la réalité de leur quotidien est marquée par une grande difficulté. En effet, 68% de ces aidants estiment que leur rôle est “difficile” à assumer, principalement à cause des charges mentales (36%) et du manque de temps pour soi (33%). Le sentiment d’isolement touche également près de 15% d’entre eux. Les défis sont encore plus accentués par la nature de leur profession, souvent associée à des horaires de travail pénibles et stressants.

Les conséquences sur la santé des aidants-soignants sont alarmantes, avec 88% d’entre eux indiquant un impact sur leur bien-être général. Parmi eux, 47% souffrent de troubles psychologiques tels que stress et anxiété, tandis que 40% ressentent un épuisement professionnel. Les récits de Sandra, infirmière et aidante de sa mère, illustrent tragiquement cette réalité : “Je devais gérer ma mère et cumuler ça avec mon travail, souvent avec des horaires de nuit. C’était dur mais je n’avais pas le choix. J’ai fini par tomber dans une dépression”.

Finalement, cette étude souligne une préoccupation grandissante: bien que les métiers de santé apportent des compétences précieuses pour gérer l’aidance, ils sont également une source majeure de stress et d’épuisement. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 67% des aidants travailleurs de la santé ont déjà été confrontés à l’épuisement. Ce phénomène appelle à une prise de conscience collective des enjeux auxquels font face ces professionnels, à la fois tenu par leur devoir d’aide envers leurs proches et par la pression de leurs responsabilités professionnelles.

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