Près d’un actif sur trois en France est aidant, apportant une aide régulière et fréquente à un proche dépendant, selon un sondage réalisé par l’Ifop pour la Macif. Ce rôle est un dévouement quotidien, mais il a des répercussions importantes sur leur vie personnelle et professionnelle. En effet, 75% des aidants font état d’un impact négatif sur leur moral, 64% sur leur santé, 71% sur leurs loisirs et 61% sur leur vie conjugale. Cette situation est d’autant plus préoccupante lorsque l’on considère que parmi ces aidants, nombreux sont ceux qui exercent également dans le secteur de la santé.
Les aidants professionnels de santé se retrouvent souvent dans une position délicate. D’un côté, leur formation leur confère des atouts considérables dans leur rôle d’aidant, comme une meilleure compréhension des pathologies (93%) et une communication efficace avec d’autres professionnels de santé (92%). Cependant, cette expertise s’accompagne d’une pression supplémentaire. En effet, 69% des répondants estiment que leur entourage les désigne naturellement comme aidants en raison de leur métier, augmentant ainsi la charge de responsabilités. « Comme j’étais médecin, c’était logique que ce soit moi qui m’occupe du suivi médical de mon père. J’avais des pistes, je savais vers où aller », témoigne Violette, l’une des participantes de l’étude.
“Être aidant et travailler dans le monde de la santé renforce la perception de la pénibilité et du stress professionnel de manière encore plus significative.”
Malgré ces compétences, la réalité du quotidien est souvent marquée par une intense pression. 68% des aidants-soignants jugent leur rôle like “difficile” à tenir, en raison principalement de la charge mentale (36%), du manque de temps pour eux-mêmes (33%) et d’un sentiment d’isolement (15%). La double casquette d’aidant et de professionnel de santé entraîne une surcharge émotionnelle et un épuisement que la plupart ne peuvent éviter. Sandra, infirmière et aidante de sa mère, raconte : « Je devais gérer ma mère et cumuler ça avec mon travail, souvent avec des horaires de nuit. C’était dur mais je n’avais pas le choix. J’ai fini par tomber dans une dépression. »
Les conséquences sur la santé des aidants-soignants sont alarmantes. Selon l’étude, 88% d’entre eux subissent un impact sur leur santé, dont 47% souffrent de troubles psychologiques comme le stress, l’anxiété ou la dépression. Près de 40% d’entre eux rapportent un épuisement professionnel. Ce phénomène est d’autant plus marqué dans les professions de santé, majoritairement féminines, exposées à des contraintes telles que le travail de nuit et la pénibilité liés à la prise en charge de patients. Par conséquent, 72% de ces professionnels estiment que leur métier est “pénible”, soulignant un besoin urgent d’accompagnement et de soutien.
En conclusion, les aidants qui sont également professionnels de santé traversent une période extrêmement difficile, jonglant entre leur engagement envers leurs proches et les exigences de leur travail. Leur profil est à la fois une force pour les personnes dont ils s’occupent et une source de stress considérable pour eux-mêmes. Il est essentiel de reconnaître l’ampleur de ce défi et d’agir pour leur offrir la reconnaissance et le soutien dont ils ont besoin pour préserver leur santé mentale et physique.