Le Baromètre de la Santé Mentale des professionnels des Ressources Humaines 2025, publié par Teale, met en lumière une réalité alarmante : l’épuisement chronique au sein des équipes RH a atteint un seuil critique. Selon l’étude, près de 38 % des professionnels des RH envisagent de quitter leur entreprise afin de préserver leur santé mentale, un chiffre en hausse de cinq points par rapport à 2024. Cette tendance ne traduit pas un simple désir de mobilité, mais plutôt une véritable stratégie de survie face à des conditions de travail de plus en plus difficiles.
La surcharge de travail des RH augmente sans que des moyens supplémentaires ne soient proposés. L’hyperconnexion, qui entraîne une disponibilité constante, complique le processus de récupération, créant un environnement où la pression psychologique devient insoutenable. Les responsables RH sont constamment confrontés à des transformations du milieu de travail, qui incluent la digitalisation, l’intégration de l’intelligence artificielle, et un climat économique instable, tous ces facteurs contribuant à l’augmentation du stress et de la fatigue dans la profession.
“La santé mentale des RH est désormais un enjeu crucial pour le bon fonctionnement des entreprises.”
En plus de ces facteurs de stress, le sentiment de reconnaissance des professionnels RH connaît un déclin alarmant. En 2025, seulement 64 % des professionnels estiment que leur travail est reconnu et apprécié, une chute dramatique de onze points par rapport à l’année précédente. Par ailleurs, le sentiment d’utilité est aussi en recul : 73 % se disent toujours impliqués dans leur travail, contre 79 % en 2024. Ces chiffres révèlent un paradoxe inacceptable : alors que les RH sont censés protéger le bien-être des employés, leur propre santé mentale s’effondre, mettant en péril la capacité des entreprises à s’adapter et à se transformer.
Le baromètre révèle également une détérioration des relations interpersonnelles au sein des départements RH. Seuls 73 % d’entre eux déclarent entretenir des relations chaleureuses et confiantes, une diminution significative de quatorze points par rapport à 2024. Cette tendance vers l’isolement, exacerbée par l’utilisation accrue des outils numériques, rend les interactions plus superficielles et affaiblit le capital relationnel nécessaire au bien-être psychologique. Les résultats montrent un cercle vicieux où le manque de reconnaissance entraîne un épuisement accru et fragilise l’identité professionnelle des employés.
Malgré ce tableau préoccupant, une lueur d’espoir se dessine. L’assertivité, c’est-à-dire la capacité à exprimer ses besoins et à établir des limites, a progressé de quatre points pour atteindre 73 % en 2025. Cela témoigne d’une prise de conscience croissante parmi les professionnels RH, qui cherchent à se protéger dans un environnement de travail de plus en plus exigeant. Cette évolution est essentielle non seulement pour la santé mentale des employés RH mais aussi pour la pérennité et le bon fonctionnement des organisations dans leur ensemble.
