L’Alliance pour la santé mentale a récemment lancé, en partenariat avec le gouvernement, la première charte dédiée à la santé mentale au travail. Cet engagement encourage les entreprises à développer des dispositifs de prévention et d’accompagnement, considérés comme un véritable “levier de performance durable et de bien-être collectif”. Présentée fin août lors de la rentrée du Medef, cette charte vise à inciter les entreprises à prendre des mesures concrètes pour améliorer la santé mentale au sein de leurs équipes.
Lors de cette présentation, le gouvernement a souligné une réalité préoccupante : “60 % des salariés n’osent pas parler de santé mentale, et seulement 23 % ont accès à un plan de prévention”. Face à cette situation alarmante, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a déclaré que “agir pour la santé mentale, c’est investir dans la qualité de vie au travail, dans l’attractivité et la fidélisation des talents, et dans la performance économique de l’entreprise”. En effet, la santé mentale des employés est non seulement cruciale pour leur bien-être, mais également pour celle des entreprises elles-mêmes.
Les troubles psychologiques, désormais première cause d’arrêts maladie de longue durée, soulignent l’urgence d’agir pour la santé mentale au travail.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en France, un salarié sur quatre se déclare en mauvaise santé mentale, selon le baromètre Qualisocial x Ipsos. Ce contexte pose de graves défis, puisque les salariés qui se sentent bien mentalement sont 2,4 fois plus concentrés, 55 % plus énergiques et 39 % plus engagés dans leur travail. Camy Puech, président fondateur du cabinet Qualisocial, estime même que les pertes de productivité liées à cette problématique atteignent 30 %. Toutefois, il reste optimiste : “Les solutions sont là, mais elles ne sont pas assez appliquées”.
La nouvelle charte repose sur quatre piliers essentiels : la sensibilisation, le dialogue, l’amélioration continue des conditions de travail, et l’accompagnement des situations individuelles. Chacun de ces axes vise à créer un environnement où la santé mentale est mise au premier plan, avec des actions concrètes et des formations, telles que le secourisme en santé mentale. De plus, elle promeut un cadre propice au dialogue social, impliquant tous les acteurs de l’entreprise.
Pour accompagner cette initiative, le ministère du Travail a promis le développement d’outils pratiques et de formations via l’agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) et l’institut national de recherche et de sécurité (INRS). Alors que les troubles psychologiques représentent la première cause d’arrêts maladie de longue durée, l’engagement en faveur de la santé mentale en entreprise apparaît comme une solution pertinente pour réduire les coûts liés aux arrêts maladie et améliorer les conditions de travail sur le long terme.