Dans le monde des entreprises, l’usage d’outils d’intelligence artificielle comme ChatGPT peut parfois mener à des situations inattendues et embarrassantes. De plus en plus de salariés se retrouvent confrontés à des messages privés de leurs collègues, dévoilant des aspects très intimes de leur vie. L’absence d’une gestion rigoureuse des comptes partagés peut générer un véritable malaise au sein des équipes. Louise*, par exemple, a accidentellement découvert des requêtes de sa voisine de bureau, incluant des confidences sur ses difficultés relationnelles. Une situation qui soulève la question : jusqu’où peut-on aller dans l’utilisation d’outils conçus pour le travail ?
L’utilisation de ChatGPT devient problématique lorsqu’il est connecté à un compte commun, accesible à tous les employés. Louise s’est retrouvée à lire un message qui ne lui était pas destiné, révélant la détresse d’une collègue face à des problèmes d’ordre sexuel. Ce genre de découverte inattendue engendre un malaise et donne naissance à des réflexions sur le respect de la vie privée des autres. Nombreux sont ceux qui hésitent à aborder directement la question avec leurs collègues, par crainte d’atteindre une intimité que l’on préfère garder pour soi.
Les entreprises doivent rappeler que les outils d’intelligence artificielle ne sont pas des espaces personnels pour éviter les dérives.
Victor*, quant à lui, se retrouve dans une situation similaire avec un autre collègue qui semble se servir de ChatGPT comme d’un psychologue. En consultant l’historique des requêtes, Victor découvre des détails intimes sur la vie de son collègue qui suscitent en lui un mélange de curiosité et de malaise. La ligne entre le travail et la vie personnelle devient floue, soulevant ainsi des questions éthiques sur la manière dont chacun utilise ces outils. Victor exprime son agacement face à ces distractions pendant ses heures de travail, soulignant que le partage involontaire d’informations personnelles crée un sentiment de voyeurisme au sein de l’équipe.
Thomas* a vécu une expérience encore plus troublante lorsqu’il a découvert que son directeur utilisait ChatGPT pour planifier des licenciements. En envoyant des informations sur ses employés, le directeur a demandé à l’IA de dresser une liste des salariés à virer, en se basant sur leur productivité et leur santé, ce qui est bien entendu illégal. Cette situation extrême met en lumière les dangers de l’utilisation non réfléchie de ces outils, non seulement pour les employés en termes de respect de leur vie privée, mais également en ce qui concerne les pratiques managériales et éthiques des entreprises.
La protection des données personnelles est essentielle, et il est impératif que les salariés appliquent le principe de précaution en évitant de partager des informations sensibles sur des outils professionnels. Agathe Lemaire, avocate spécialisée en droit du travail, met en garde contre les conséquences potentielles de ces comportements, qui pourraient être utilisés contre eux dans le cadre de litiges au travail. La responsabilité incombe donc à la fois aux employés et aux employeurs, qui doivent veiller à ce que l’utilisation de ces outils soit claire et respectueuse des normes de confidentialité.