Aides à l’embauche d’alternants : comment faire face à la diminution ?

Illustration générée par intelligence artificielle

Depuis février 2025, les aides de l’État à l’embauche d’alternants ont connu une révision significative, s’élevant désormais à 5 000 euros pour les PME de moins de 250 salariés et à 2 500 euros pour les grandes entreprises, contre 6 000 euros pour toutes auparavant. Cette diminution a eu pour conséquence un bouleversement profond du marché de l’alternance. Selon une étude de JobTeaser, le volume global d’offres d’alternance a chuté de 22 % entre mars et juillet 2025 par rapport à l’année précédente. Les PME sont particulièrement touchées, enregistrant une baisse de 85 % de leurs offres sur la plateforme, avec un pic de -93 % en mars. Les grandes entreprises ont également constaté une diminution, mais celle-ci s’est manifestée plus tardivement, dès juin.

Le recul des offres d’alternance n’a pas été compensé par un report vers d’autres formes de recrutement. En effet, aucune transition vers les stages ou les premiers emplois n’a été notée, alors que la demande de candidats en alternance a augmenté de 7 % sur la même période. Ce phénomène a engendré une pression sans précédent sur le marché, avec une hausse de 18 % du nombre de candidatures par offre. Dans ce contexte, les PME se retrouvent confrontées à une conjoncture délicate, où une instabilité politique et un climat économique fragile accentuent leur prudence en matière de recrutement.

Malgré la baisse des aides, maintenir l’alternance représente un levier stratégique pour anticiper les besoins en compétences.

Les très petites entreprises (TPE) présentent quant à elles une perception nuancée de la situation. Le 80e baromètre de conjoncture Fiducial indique que 82 % des dirigeants estiment que l’apprentissage a un impact positif sur leur activité. Parmi ceux-ci, 85 % considèrent que ce dispositif facilite le recrutement, tandis que 78 % notent qu’il permet une adaptation rapide aux évolutions des métiers. Cependant, près de 39 % des TPE rencontrent actuellement des difficultés financières, un chiffre en forte augmentation, freinant ainsi leur capacité de recrutement.

Dans ce contexte délicat, il est essentiel que les entreprises explorent des moyens pour poursuivre l’embauche d’alternants. D’après une étude de la Dares réalisée en décembre 2024, 61 % des entreprises choisissent l’alternance pour former des talents personnalisés, alors que 31 % apprécient leur contribution immédiate. En mettant l’accent sur ces bénéfices, les PME et TPE peuvent justifier un investissement, même réduit par la baisse des aides publiques. Les partenariats locaux et sectoriels apparaissent également comme des leviers intéressants pour ces petites structures, qui restent essentielles dans des secteurs tels que l’ingénierie, la métallurgie et le numérique.

En somme, même si les aides à l’embauche d’alternants diminuent, il est crucial que les entreprises continuent à miser sur l’alternance. En optimisant leurs critères de recrutement et en visant une fidélisation des alternants, elles peuvent non seulement surmonter ce défi, mais aussi anticiper efficacement leurs besoins futurs en compétences. Avec 84 % des dirigeants de TPE ayant une image positive de l’alternance, il est clair que ce mode d’embauche demeure une solution stratégique pour sécuriser l’avenir de leurs équipes.

Partagez cet article
article précédent

DPC : prorogation des orientations nationales en 2026 et chiffres-clés 2024 – Centre Inffo

article suivant

CodeRabbit lève 60 millions de dollars, valorisant la startup d’évaluation de code IA à 550 millions de dollars

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Lire plus d'articles