La formation intitulée « préparation aux métiers du journalisme », portée par France Travail et le GIP-FCIP Réunion en partenariat avec Antenne Réunion, sera opérationnelle à partir du 22 septembre. S’étalant sur un peu plus de deux mois, cette initiative vise à répondre à la demande croissante de compétences dans le secteur médiatique à La Réunion. Cependant, l’annonce de cette formation a suscité des vives réactions, notamment de la part du Syndicat National des Journalistes (SNJ), qui a exprimé des réserves quant à la qualité et à la pertinence de ce programme.
Le SNJ déplore ce qu’il perçoit comme une « formation au rabais », qualifiant la démarche de « miroir aux alouettes » pour la jeunesse réunionnaise. Les membres du syndicat s’inquiètent de voir le métier de journaliste dévalué par des cursus qui ne respectent pas les exigences professionnelles. Ces critiques soulignent une crainte plus large quant à l’avenir du journalisme à La Réunion, et notamment des conséquences possibles sur la représentation médiatique et sur la qualité de l’information diffusée.
Olivier Pelvoizin se veut rassurant, affirmant qu’ils ont « touché du doigt des sensibilités » avec ce projet.
Olivier Pelvoizin, directeur régional de France Travail à La Réunion, a reconnu que cette initiative avait suscité des sensibilités. Dans un entretien, il a expliqué les origines du projet, qui répond à des demandes spécifiques du groupe Cirano, propriétaire d’Antenne Réunion. Selon lui, les difficultés d’intégration rencontrées par des journalistes venus de l’Hexagone sont liées à la maîtrise du créole et aux particularités culturelles de l’île. France Travail espère ainsi combler un vide en facilitant l’accès aux métiers du journalisme pour de nouveaux profils.
La création de cette formation soulève également des questions sur la manière dont le métier de journaliste évolue dans le contexte réunionnais. Les tensions avec le SNJ mettent en lumière des enjeux plus profonds concernant la formation professionnelle dans un secteur en mutation. Alors que les nouveaux formats numériques et les exigences changeantes du public redéfinissent le paysage médiatique, les acteurs en présence doivent naviguer prudemment entre adaptation et préservation des standards de qualité.
En conclusion, cette initiative de formation, bien qu’elle ait pour objectif de développer les compétences locales, semble entraîner des divisions significatives au sein de la profession. Les débats autour de son contenu et de son efficacité ne font que commencer, et il sera crucial de suivre l’évolution de la situation pour mieux appréhender l’impact de cette formation sur le journalisme à La Réunion.