En pleine période de vendanges, le syndicat CGT exprime son mécontentement face à la situation préoccupante des vendangeurs. Le secrétaire de l’Union régionale CGT Rhône-Alpes pour l’agroalimentaire et les forêts, Damien Ferrier, dénonce le fait que les conditions de travail pénibles, la météorologie extrême et l’expérience des travailleurs ne soient pas prises en compte dans les rémunérations. Actuellement, les vendangeurs sont payés au SMIC, une situation jugée inacceptable alors qu’ils travaillent sous des températures élevées.
La CGT appelle ainsi les vignerons à revaloriser les salaires de leurs équipes, demandant un passage à 17,25 euros brut de l’heure pour les coupeurs et 19,15 euros pour les porteurs, contre respectivement 11,88 euros et 12,14 euros actuellement. « L’expérience n’est pas non plus prise en compte, nous avons des saisonniers qui font les récoltes depuis 10 ou 15 ans, et ils sont payés au minimum légal », souligne Ferrier.
La CGT reste particulièrement vigilante sur les conditions de travail des vendangeurs, en réaction à des affaires scandaleuses sur le traitement des travailleurs dans l’industrie.
Du côté des viticulteurs, notamment en Alsace, la réponse ne se fait pas attendre. Francis Backert, président du Syndicat des vignerons indépendants, affirme que des hausses de salaires ne sont pas absorbables pour les employeurs. Il explique que les coûts de la récolte manuelle peuvent atteindre 1.700 euros par hectare, alors que la vendange mécanique n’en coûte que 750 euros. La pression des coûts dans un contexte de crise de la demande viticole complique encore les enjeux économiques pour les vignerons.
En Savoie, certains vignerons ont déjà opté pour des salaires plus attractifs, à 13 euros de l’heure, prouvant ainsi qu’une augmentation est possible. Toutefois, pour que cette pratique se généralise, il faudrait que tous les représentants des employeurs s’accordent, puisque les derniers minimums ont été fixés par la convention collective nationale agricole. La CGT continue donc sa lutte pour faire valoir les droits des vendangeurs et améliorer leurs conditions de travail.
Enfin, le syndicat met également l’accent sur la nécessité d’une vigilance accrue concernant les conditions de travail, surtout après les récents scandales révélés en Champagne concernant des cas de traite d’êtres humains. La dénonciation d’un décret permettant aux vignerons de supprimer le jour de repos hebdomadaire des vendangeurs vient ajouter une couche supplémentaire à cette problématique, soulignant l’urgence d’une réforme du secteur.