La peur d’une “vie sans Gifi”: l’enseigne est le premier employeur privé de cette ville mais prépare un plan social

Illustration générée par intelligence artificielle

Dans la ville de Villeneuve-sur-Lot, où Gifi a installé son premier magasin en 1981, l’angoisse règne parmi les salariés et les habitants. En effet, l’annonce d’un plan social au printemps dernier a jeté un froid dans une commune déjà en déclin. Pour beaucoup de travailleurs, l’idée d’une vie sans Gifi est inimaginable, tant l’enseigne de bazar joue un rôle central dans leur quotidien.

Le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) prévoit la suppression de 186 postes sur 730 au siège social de Gifi, ainsi que 116 dans 11 magasins qui fermeront leurs portes. Cette opération de réduction d’effectifs, qui touchera 5% des 6.000 salariés de l’enseigne en France, inquiète d’autant plus que plus de la moitié des licenciements concerneront le siège. À l’approche de la date-butoir pour la conclusion des négociations ce vendredi, le silence est de mise, créant un climat de tension au sein des équipes, qui ont reçu des consignes de ne pas parler aux médias.

La fermeture de Gifi serait un coup dur pour une ville déjà fragilisée par des pertes d’emplois.

La situation est d’autant plus préoccupante pour de nombreux salariés qui ont vu leur vie se construire autour de l’enseigne. Une salariée avec plus de dix ans d’ancienneté exprime son écœurement face à la désorganisation croissante du groupe. “Je pensais terminer ma carrière chez Gifi, mais maintenant c’est le ras-le-bol”, déclare-t-elle, tout en évoquant la possibilité de travailler dans l’intérim. Pour Laurent Mardaga, élu CFDT, l’inquiétude grandit depuis plusieurs mois, exacerbée par des problèmes internes et une bascule informatique ratée.

Ces difficultés financières ne sont pas nouvelles pour Gifi. Après une restructuration de sa dette l’année dernière, l’entreprise a récemment obtenu un plan de soutien de ses banques, mais cela a impliqué une nouvelle gouvernance et le retrait de Philippe Ginestet, le fondateur. Dans une ville déjà fragilisée par la fermeture de plusieurs entreprises, comme la fonderie de Fumel en 2018, la situation suscite de vives inquiétudes.

Les habitants de Villeneuve-sur-Lot appréhendent une aggravation de la situation économique locale, alors que le centre-ville continue de décliner. “Des gens vont partir et les emplois ne seront pas remplacés, la vallée du Lot est déjà sinistrée”, s’inquiète Frédéric Mallet, pharmacien. Les conséquences pourraient également toucher les sous-traitants et les commerces voisins, laissant entrevoir un paysage économique de plus en plus morose dans cette sous-préfecture de 22.000 habitants.

Partagez cet article
article précédent

La durée du sommeil des Français s’est réduite de 1h30 en 50 ans : le ministre de la Santé veut qu’on fasse plus la sieste au travail

article suivant

SkiftOS – Recoder la roue, c’est chouette aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Lire plus d'articles