Vingt ans après sa sortie, la GameCube continue de surprendre et d’inspirer des projets novateurs. Josh Fonseca, un développeur ingénieux, a réussi un exploit remarquable : il a connecté ChatGPT à Animal Crossing en utilisant l’émulateur Dolphin. Plutôt que de modifier le code original du jeu, il a utilisé un script Python pour interagir avec la mémoire émulée, permettant ainsi au jeu de générer des dialogues en temps réel, sans pour autant toucher aux lignes de code d’origine.
La technique utilisée par Fonseca repose sur l’identification des adresses mémoire où Animal Crossing stocke ses dialogues. En surveillant un espace mémoire spécifique, son script récupère le contexte des dialogues, l’envoie à l’IA et, en retour, injecte les réponses directement dans le jeu. Ce processus astucieux se révèle essentiel étant donné les limitations de la GameCube, qui ne peut pas faire fonctionner des modèles de langage modernes à cause de sa RAM limitée de 24 Mo et de son processeur de 485 MHz.
Avec un peu de créativité, même les jeux rétro peuvent être modernisés pour intégrer les technologies les plus contemporaines.
Ce qui rend cette réalisation encore plus impressionnante, c’est la complexité du système de dialogue d’Animal Crossing. Le jeu utilise un langage de contrôle plutôt que du texte brut, ce qui nécessite la création de deux intelligences artificielles distinctes : l’une pour la génération de dialogues (le “Writer AI”) et l’autre pour l’intégration des codes techniques (le “Director AI”). Cela demande une expertise technique considérable, notamment pour décoder et encoder les contrôles nécessaires au bon fonctionnement des dialogues.
Le hack ouvre de nouvelles possibilités pour les joueurs, leur permettant d’avoir des conversations plus variées et engageantes avec les villageois du jeu. Au lieu des dialogues répétitifs souvent rencontrés dans Animal Crossing, les personnages peuvent maintenant discuter de sujets variés, allant des pratiques immobilières de Tom Nook aux réflexions philosophiques. Le projet est disponible sur GitHub pour ceux qui souhaitent l’expérimenter sur émulateur.
À terme, cette initiative met en lumière l’importance de la communauté de décompilation qui a facilité la compréhension du fonctionnement interne du jeu. Pour Fonseca, un portage sur matériel réel semble envisageable, créant ainsi la perspective d’une aventure nostalgique réinventée. Qui aurait cru qu’une console de jeu d’il y a plus de vingt ans pourrait se connecter aux avancées modernes de l’IA par une simple pirouette technique ?
