“Si les rendements baissent, je choisis de m’en foutre”: ces entreprises qui autorisent leurs salariés à moins travailler pendant l’été

Illustration générée par intelligence artificielle

Avec l’arrivée de l’été, certaines entreprises se montrent innovantes en adaptant leur organisation du temps de travail. Le concept de “summer hours” ou semaine de quatre jours apparaît de plus en plus dans le monde professionnel, invitant les salariés à profiter des beaux jours tout en maintenant leur engagement professionnel. L’initiative d’Olivier Sales, patron de Love Radius, est emblématique de cette tendance. D’une part, sa société, spécialisée dans la vente de portes-bébés à Toulon, a mis en place cette modulation de l’emploi du temps pendant les mois d’été, l’objectif étant à la fois de questionner l’organisation du travail et d’offrir un cadre de vie harmonieux à ses employés.

Olivier Sales ne se considère pas comme un pionnier, mais il défend l’idée que le travail ne doit pas être synonyme de contraintes rigides. Adopter des horaires différents en été permet à ses salariés de se ressourcer. « À partir du moment où on respecte le travail à réaliser, on peut ajuster nos habitudes » indique-t-il. Les employés profitent ainsi de cette flexibilité pour se ressourcer et revenir avec une énergie renouvelée, ce qui peut, selon lui, être bénéfique pour la productivité.

“Ne pas sacrifier le bien-être des salariés pour des objectifs de rentabilité à court terme est essentiel.”

Cependant, cette réorganisation soulève des questions quant à son impact sur la rentabilité à long terme. Olivier Sales reconnaît qu’évaluer l’effet sur le chiffre d’affaires est difficile, mais assure que cela ne menace pas la santé économique de son entreprise. « Je pense que c’est l’implication des salariés qui détermine leur productivité, et non le temps passé au bureau », relativise-t-il. Bien que certains postes, comme ceux des commerciaux, puissent être affectés par la réduction du temps de travail, il souligne qu’un personnel épanoui est un atout stratégique notable, réduisant par là le turnover et favorisant l’adhésion des employés à la mission de l’entreprise.

Des initiatives similaires se multiplient à travers le monde. Aux États-Unis, par exemple, la société Basecamp a mis en œuvre une semaine de 32 heures durant les mois d’été, permettant à ses employés de travailler plus efficacement en ayant plus de temps libre. Cette pratique, qui témoigne d’une préoccupation pour le bien-être des salariés, pourrait devenir un atout pour attirer de nouveaux talents et fidéliser ceux déjà en poste.

Pourtant, ces changements ne doivent pas se faire sans précautions. Jean-Christophe Villette, psychologue du travail, met en garde contre les effets d’annonce sans consultation des employés. Des ajustements réussis passent par des expérimentations minutieusement mesurées. L’adoption généralisée des horaires d’été, si elle est perçue comme favorable, doit être réfléchie pour éviter la surcharge de travail pour d’autres services. Changer le rythme de travail en été peut faciliter la vie des employés dans un contexte où la chaleur s’intensifie, à l’instar de ce qui est pratiqué en Espagne où les horaires se réduisent en fonction des températures estivales. Au final, retourner aux horaires normaux après une période de travail allégée pourrait nécessiter une adaptation pour les salariés, mais ce retour peut également être perçu comme une source de motivation.

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