Depuis plusieurs mois, le Gouvernement français fait face à de vives critiques concernant l’avenir de l’apprentissage dans le pays. La fédération Les Acteurs de la Compétence, en collaboration avec le cabinet Quintet et l’association Walt, exprime ses inquiétudes sur le sujet. Selon eux, les récentes mesures gouvernementales laissent planer un doute sur l’ambition, et même la conception, de l’apprentissage en France. Loin d’un simple manque d’ambition, ces décisions sembleraient plutôt motivées par des considérations budgétaires, remettant ainsi en question la place cruciale que devrait occuper l’apprentissage dans le système éducatif.
Face à cet état de fait, les trois entités ont publié en juillet 2025 une réflexion prospective sur ce que pourrait être l’apprentissage en 2035. Ce document, dont les idées sont réservées aux abonnés du Quotidien de la formation, propose une vision optimiste et ambitieuse pour les années à venir. Le premier souhait émis par les signataires est clair : d’ici dix ans, l’apprentissage doit enfin bénéficier d’une reconnaissance pleine et entière comme voie de formation à part entière, et ce, pour tous les niveaux d’études.
« L’apprentissage doit être perçu comme une option viable, au même titre que les autres voies de formation. »
Les acteurs clés de cette réflexion insistent également sur l’importance que la formation à distance soit intégrée dans ce cadre. Cela signifierait une évolution notable dans l’orientation des jeunes : les conseils de classe et les services d’orientation n’hésiteraient plus à recommander les voies professionnalisantes en plus des voies classiques. Ce changement de mentalité pourrait être grandement facilité par l’achèvement de la réforme de la carte des formations des lycées professionnels, lancée en 2024, ainsi que par une nouvelle réforme de la formation professionnelle, qui s’annonce essentielle pour les années à venir.
Cette prospective offre ainsi un horizon où l’apprentissage ne serait plus considéré comme une option par défaut, mais comme un choix valorisé et pleinement intégré dans le parcours éducatif des jeunes. Les signataires de cette réflexion appellent donc à un changement de paradigme, pour que l’apprentissage retrouve une direction claire et ambitieuse, capable de répondre aux défis économiques et sociaux de demain.
Au-delà des préoccupations immédiates, ces appels à l’action visent à rétablir la confiance dans le système d’apprentissage. Le Gouvernement, ainsi que l’ensemble des parties prenantes, sont conviés à repenser leur approche afin de faire de l’apprentissage une véritable clé de réussite pour les générations futures. Le défi est immense, mais les bénéfices d’un tel changement pourraient transformer en profondeur le paysage éducatif en France.