En cette période cruciale de vendanges, le syndicat CGT tire la sonnette d’alarme concernant les conditions de travail des vendangeurs en France. Regrettant le manque de prise en compte de la pénibilité, des conditions climatiques et de l’expérience des travailleurs, la CGT appelle les vignerons à revaloriser les salaires de leurs équipes. Actuellement, les rémunérations minimales sont de 11,88 euros brut de l’heure pour les coupeurs et de 12,14 euros pour les porteurs. La CGT exige un salaire minimal de 17,25 euros pour les coupeurs et de 19,15 euros pour les porteurs, afin de mieux refléter la réalité du travail effectué.
Damien Ferrier, secrétaire de l’Union régionale CGT Rhône-Alpes pour l’agroalimentaire et les forêts, a dénoncé la situation auprès de BFM Business. “Les vendangeurs sont rémunérés au SMIC, il n’y a aucune prise en compte de la pénibilité alors qu’ils travaillent sous de fortes chaleurs”, a-t-il déclaré. Les travailleurs saisonniers, qui peuvent avoir une longue expérience de 10 à 15 ans dans la récolte, sont souvent maintenus au strict minimum légal, sans reconnaissance de leurs compétences et de leur expérience.
Augmenter le salaire des vendangeurs est possible, comme le montre l’exemple des vignerons en Savoie, mais cela nécessite une volonté collective.
Du côté du Bas-Rhin, André Hermélé, secrétaire adjoint de la CGT, a également exprimé ses préoccupations quant aux conditions de travail, évoquant les difficultés rencontrées sous les intempéries et la chaleur. Les porteurs, qui transportent des charges lourdes, méritent également une rémunération équitable. Cependant, en face, le Syndicat des vignerons indépendants en Alsace souligne que de telles hausses de salaires ne sont pas absorbables pour les employeurs, invoquant le coût élevé de la vendange manuelle par rapport à la vendange mécanique.
Le président du Syndicat des vignerons indépendants en Alsace, Francis Backert, a noté que le coût de la vendange manuelle est à 1.700 euros par hectare, contre 750 euros en mécanique. Augmenter les salaires des vendangeurs pourrait faire monter ce coût à 2.000-2.300 euros par hectare, ce qui représenterait une charge financière insupportable dans un contexte de crise de la demande et de diminution de la consommation de vin.
Néanmoins, la CGT croit fermement qu’une revalorisation des salaires est envisageable, citant l’exemple des vignerons de Savoie, qui rémunèrent leurs travailleurs à 13 euros de l’heure, au-dessus du minimum légal. Pour une généralisation de cette hausse, il est cependant nécessaire de convaincre tous les représentants des employeurs, dans un paysage où la convention collective nationale agricole fixe les minimums de rémunération. Par ailleurs, le syndicat insiste sur l’importance de respecter les conditions de travail, surtout après des scandales liés à la traite d’êtres humains dans le secteur.